La température monte dans les territoires de Judée-Samarie

Israël.

Le sergent-chef Ido Baruch, 21 ans, tué mardi dans le nord de la Samarie, la sergente Noa Lazar, 18 ans, tuée samedi soir près de Jérusalem. Tous les deux étaient affectés à la sécurisation des routes et des points de passage et tous les deux ont été tués dans des fusillades terroristes. Ces attaques sont devenues quotidiennes en Judée Samarie et leurs auteurs semblent plus déterminés que jamais à faire des victimes partout où ils le peuvent. L'opération lancée par Tsahal à la suite de la vague d'attentats du printemps dernier, a conduit à des centaines d'arrestations et à la prévention de dizaines d'attaques. Mais clairement, cela ne suffit pas à ramener le calme sur le terrain. La période des fêtes du Nouvel An juif est traditionnellement une période propice à la recrudescence terroriste. Mais cette fois, ce n'est pas le seul facteur d'escalade. Les opérations de Tsahal, si elles sont efficaces, alimentent aussi les tensions. On l'a vu durant les deux premiers jours de la fête de Succot, quand les émeutes se sont intensifiées dans le camp de Shuafat dans le nord de Jérusalem où les forces de sécurité israéliennes recherchaient l'auteur de la fusillade de samedi soir, mais aussi dans le quartier de Silwan, au sud de la vieille ville. De même que chaque entrée des forces de sécurité israéliennes dans une localité palestinienne déclenche désormais systématiquement des accrochages, quand il ne s'agit pas d'affrontements armés. Hier encore, des heurts se sont produits dans le quartier d'Issawyah à Jérusalem, près de Ramallah et à Bethlehem, où un Palestinien a été tué. Et sans que l'on voie de signe d'accalmie. Ce sont de plus en plus les terroristes de la désormais célèbre "Fosse aux lions", ce groupe formé durant l'été à Naplouse, qui donnent le ton. Ils ne sont que quelques dizaines, âgés de 18 à 24 ans, mais font des émules et surtout jouissent d'une popularité croissante auprès de la jeunesse palestinienne. Sans affiliation directe avec des organisations telles que le Fatah ou le Hamas, même si certains de leurs membres ont été proches du Fatah, directement ou par leur famille, le groupe est pourtant responsable des récentes attaques contre des positions de Tsahal dans la région de Naplouse, attaques qu'il n'hésite pas à revendiquer et autant que possible à documenter par des vidéos, qui font ensuite leur chemin sur les réseaux sociaux. Hier, Tsahal a mis en place l'encerclement de la ville de Naplouse, une mesure qui n'avait plus été utilisée depuis des années. L'objectif est de prévenir autant que possible de nouvelles attaques, mais ce bouclage qui va impacter la vie de près de 100.000 Palestiniens, ne pourra probablement pas se prolonger très longtemps. De même qu'Israël avait renoncé à étendre le bouclage de la Judée Samarie au-delà de la première fête de Succot. Car il faut aussi contenir une généralisation de l'escalade à l'ensemble des territoires autonomes, alors que l'Autorité Palestinienne a de son côté commencé à agir, notamment  à Naplouse pour tenter de freiner la montée en puissance des groupes armés, qui sont aussi une menace directe pour le régime, déjà affaibli, de Mahmoud Abbas. Israël de son côté, cherche aussi les moyens de contrer les attaques terroristes sans affaiblir davantage l'Autorité Palestinienne. Mais il y a aussi l'aspect politique intérieur. Les Israéliens vont retourner aux urnes dans un peu plus de deux semaines, et Yaïr Lapid ne voudrait pas être sanctionné par les électeurs pour manque de fermeté. [playlist ids="181115"]   Pascale Zonszain

pzoom131022

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