Le courage des Iraniens : manifestations après la mort d’une jeune femme

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Le courage des Iraniens : manifestations après la mort d’une jeune femme
(Crédit : Facebook)
La colère ne retombe pas en Iran après la mort d'une jeune femme, arrêtée le 13 septembre dernier par la police des mœurs à Téhéran et décédée vendredi à l'hôpital après trois jours dans le coma.

Manifestation dispersée par la police des mœurs

Les forces de sécurité iraniennes ont dispersé à coups de gaz lacrymogènes une manifestation dans le nord-ouest du pays et procédé à «plusieurs arrestations» après la mort d'une jeune fille détenue par la police des mœurs, selon l'agence de presse Fars. Cette unité de police, chargée de faire respecter le code vestimentaire strict de la République islamique pour les femmes, dont le port obligatoire du foulard en public, a été plusieurs fois critiquée ces derniers mois pour des interventions violentes.

Une jeune Kurde est morte

Mahsa Amini, originaire du Kurdistan et âgée de 22 ans, a été arrêtée mardi 13 septembre alors qu'elle était à Téhéran en visite avec sa famille. Elle est décédée vendredi à l'hôpital après trois jours dans le coma, suscitant une vague de colère dans le pays.

Le courage des manifestants dans cet état policier

«Environ 500 personnes se sont rassemblées à Sanandaj, capitale de la province du Kurdistan, et ont crié des slogans contre les responsables du pays», a rapporté Fars. Les manifestants «ont brisé les vitres de certaines voitures, incendié des poubelles», et «la police a utilisé du gaz lacrymogène pour disperser la foule», a ajouté l'agence. «Plusieurs personnes ont été arrêtées par la police», a encore indiqué Fars, sans préciser leur nombre exact.

Mahsa morte sous la torture ?

Samedi, une autre manifestation organisée à Saghez, la ville natale de Mahsa Amini, avait été dispersée à coups de gaz lacrymogènes par la police. «De nombreux manifestants sont convaincus que Mahsa est morte sous la torture», a souligné ce lundi l'agence Fars.

La police de Téhéran nie tout geste violent

La police de Téhéran a affirmé «qu'il n'y avait pas eu de contact physique» entre les agents et la victime. Vendredi, la télévision d'État a diffusé une courte vidéo de surveillance montrant une femme présentée comme Mahsa Amini s'effondrer dans les locaux de la police. Lundi 19 septembre, Amjad Amini, le père de la victime, a déclaré à Fars qu'il «n'accepte pas ce que la police lui a montré» car, selon lui, «la vidéo a été coupée».

Le régime iranien réprime et ment

Le père de cette jeune iranienne a estimé que «je crois que Mahsa a été transférée tardivement à l'hôpital», a-t-il dit. Samedi, le ministre iranien de l'Intérieur, Ahmad Vahidi, a affirmé que «Mahsa avait apparemment des problèmes physiques antérieurs» et qu'elle «avait subi une opération au cerveau à l'âge de cinq ans». Ces informations ont été démenties par le père de la victime, qui assure que sa fille était «en parfaite santé». Depuis début septembre, la police iranienne a arrêté plusieurs centaine de personnes qui manifestaient contre port du voile obligatoire pour les iraniennes comme pour les étrangères. Michel Zerbib

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