Une nouvelle génération palestinienne tentée par le terrorisme

C'est la deuxième fois en moins d'une semaine, que des terroristes palestiniens tentent des attaques d'envergure. Dimanche, c'était le bus civil transportant des jeunes recrues de Tsahal dans la Dépression du Jourdain. Une fusillade perpétrée par un commando de trois Palestiniens, qui ont également tenté de mettre le feu au véhicule. L'attaque avait fait sept blessés, dont deux graves, mais le bilan aurait pu être beaucoup plus lourd sans la réactivité de soldats plus expérimentés qui accompagnaient le groupe. Et hier, c'est un terroriste seul, qui s'est procuré un pistolet mitrailleur Carlo - une copie pirate du Carl Gustav - des munitions et deux charges explosives artisanales, qui est venu de Naplouse jusqu'à Tel Aviv, et qui a été appréhendé à Jaffa, par une patrouille de police d'une brigade antiterroriste, avant d'avoir pu passer à l'acte. Dans les deux cas, ce sont des initiatives locales, émanant de deux agglomérations palestiniennes du nord de la Samarie – Djénine et Naplouse – où l'Autorité Palestinienne a pratiquement cessé toute activité de maintien de l'ordre, abandonnant le terrain à des groupes armés, plus ou moins affiliés au Hamas ou au Jihad islamique. Depuis la série d'attentats du printemps dernier, Tsahal a lancé l'opération "Brise-lames", pour empêcher la restructuration d'un tissu terroriste en Judée Samarie. Toutes les nuits, des détachements des forces de sécurité israéliennes pénètrent à Djénine, à Naplouse et dans des localités voisines pour y arrêter des  terroristes. Ces opérations ont permis d'enrayer des centaines d'attentats, comme l'ont confirmé le chef d'état-major de Tsahal et le Premier ministre Lapid. Mais dans le même temps, chaque intervention génère de plus en plus de frictions. Les groupes armés n'hésitent plus à résister aux arrestations en opposant un feu nourri aux soldats, appuyés par des émeutiers qui tentent de repousser l'avancée des détachements de Tsahal par des caillassages et des jets de bouteilles incendiaires, selon une mécanique de mieux en mieux rôdée. Et les ripostes des forces de sécurité israéliennes ont déjà fait plus de 80 morts palestiniens au cours des derniers mois, des terroristes armés, mais aussi des émeutiers. Et ce bilan ne fait que susciter plus de "vocations terroristes", comme le Palestinien arrêté hier à Jaffa, un jeune de 20 ans, qui a expliqué aux enquêteurs qu'il voulait venger la mort d'un membre de sa famille, tué dans un accrochage avec Tsahal. Sans compter qu'il s'agit d'un récidiviste, récemment libéré de prison. Ce phénomène d'émulation est d'autant plus alimenté que la jeune génération palestinienne s'abreuve de violence, que ce soit dans des heurts avec Tsahal, ou par le visionnage intensif de vidéos sur les réseaux sociaux relatant des événements similaires. Et on sait que ces jeunes, nés après la seconde intifada et qui n'ont connu que le régime de Mahmoud Abbas, sont de plus en plus hostiles aux institutions de l'Autorité Palestinienne et préfèrent se tourner vers le discours des organisations terroristes comme le Jihad islamique ou le Hamas. Parallèlement, les forces de sécurité israéliennes s'en tiennent à des opérations "en surface", c'est-à-dire des actions ponctuelles, qui visent à freiner l'escalade. Sauf qu'avec une Autorité Palestinienne qui ressemble de plus en plus à une coquille vide, on voit mal ce qui pourrait durablement endiguer la violence dans les territoires autonomes. Une relance des négociations de paix, semble assez improbable. Reste l'éventualité d'une opération d'envergure de Tsahal. [playlist ids="176404"] Pascale Zonszain