Procès d’une Djihadiste suisse: « Si je pouvais revenir en arrière, je le ferais mieux…», déclare la jeune terroriste à l'ouverture de son procès

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Procès d’une Djihadiste suisse: « Si je pouvais revenir en arrière, je le ferais mieux…», déclare  la jeune terroriste à l'ouverture de son procès
(Crédit : DR)
L’exemple glaçant d’une Daeschienne qui ne se renie pas au Tribunal. La cour helvétique devra essayer de comprendre s’il s’agit d’une déséquilibrée ou d’une terroriste sans état d’âmes. Aucun remords : la haine froide. La jeune femme, est en effet accusée d'avoir tenté d'égorger deux femmes dans un grand magasin en 2020 en Suisse en éructant son soutien à l'État islamique. La Daeschienne  n'a exprimé lundi 29 août aucun remords à l'ouverture de son procès. «Si je pouvais revenir en arrière, je le ferais mieux... avec des complices», a lancé froidement la jeune femme, 29 ans, devant le tribunal pénal fédéral à Bellinzone (sud). Elle a confirmé assuré avoir «programmé» une attaque depuis «des mois, des années» pour «faire quelque chose pour l'État islamique» et montrer qu'elle était aussi «capable de mener un acte terroriste».

Les faits

Le 24 novembre 2020, cette femme qui ne veut avait tenté d'égorger deux femmes dans un grand magasin de Lugano, après avoir acheté un couteau sur place. L'une des deux victimes, partie civile au procès, avait été grièvement blessée au cou. La deuxième, blessée à la main, avait réussi à maîtriser l'assaillante avec d'autres personnes. L’ accusée, de père suisse et mère serbe, est restée de marbre lorsque la cour a projeté la photo d’un égorgement. «Ce n'est pas allé aussi profondément que ce que je pensais» s’est contentée de répondre la terroriste affirmant n’avoir aucune émotion.

Problèmes psychologiques

Vêtue de noir, elle portait une longue tunique ainsi que, au début de l'audience, un masque sanitaire (noir également) et une capuche lui couvrant la tête et qu'elle a accepté d'enlever. «Je suis musulmane»,  un léger sourire sur le visage ajoutant à sa haine froide. Selon l'acte d'accusation, la jeune femme, dont le tribunal ne souhaite pas que le nom soit publié, a agi «intentionnellement» et «sans aucun scrupule». Comme beaucoup de terroristes islamistes, elle avait crié à plusieurs reprises «Allahou Akbar» et «Je vengerai le prophète Mahomet» affichant son soutien à l’Etat islamique. Très à l'aise pendant son interrogatoire, elle a longuement répondu aux questions de la cour les scandant parfois ses réponses d’un petit rire nerveux. Suivie par des psychologues et psychiatres depuis son enfance, elle l’est toujours actuellement en prison. Elle a expliqué être tombée enceinte à 17 ans de son futur mari, d'origine afghane, qu'elle a épousé à 19 ans et dont elle a fini par divorcer l'an dernier. Ce denier la brimait.

Accusée aussi d’exercice de prostitution

Elle est jugée pour «tentatives répétées d'assassinat» et violation de l'article de la loi fédérale interdisant les groupes djihadistes al-Qaida et État islamique. Elle est en particulier accusée d'avoir voulu commettre un «acte terroriste» au nom de l'EI. Elle doit également répondre de l'accusation d'«exercice illicite répété de la prostitution» entre 2017 et 2020.

La défense va tabler sur son état mental

La défense entend s’appuyer sur la « folie »supposée  de l’individu , réfuter le motif «terroriste» et plaider plutôt  une tentative d'homicide. La jeune femme avait déjà tenté de rejoindre un combattant djihadiste en Syrie, dont elle était tombée amoureuse sur les réseaux en 2017. Arrêtée à la frontière turco-syrienne , renvoyée en Suisse puis placée dans une institution psychiatrique, elle était connue des services de police.

Pas de crimes massifs en Suisse mais des attentats au couteau

Notons que la Suisse n'a jamais connu d'attentat djihadiste à grande échelle comme en France mais deux attaques au couteau en 2020: quelques semaines avant Lugano, un jeune ressortissant turco-suisse, qui avait cherché à se rendre en Syrie en 2019, avait mortellement poignardé un passant dans une rue de Morges (ouest). Verdict le 19 septembre. Un procès que Radio J suivra. Michel Zerbib

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