Un jeune homme Juif assassiné en Seine-et-Marne : la thèse d’un crime antisémite évoquée.

C’est le BNVCA (Bureau National de Vigilance Contre l'Antisémitisme) et le collectif des vigilants (organisation de veille anti raciste sur les réseaux sociaux) qui ont sonné l’alarme sur cette terrible histoire. Une affaire encore peu relayée dans les médias pour l’heure mais qui n’est pas sans rappeler d’autres affaires comme celle de la mort de Jérémie Cohen en février 2022, un autre jeune Juif agresseur mortellement.

Les faits : tué par son voisin musulman

Un jeune  homme , juif, Eyal Haddad, âgé de 34 ans, aurait été assassiné le 20 août dernier à Longperrier (Seine-et-Marne),écrivent le Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme et le Collectif des vigilants. Originaire de la communauté juive de Djerba, en Tunisie sa famille vit à Beer Sheva. "L’assassinat aurait été commis par un suspect de confession musulmane" (l’homme se nommerait Mohammed Dridi). L’inquiétude d’un black out est pointé par l’organisation antiraciste qui craint que cette affaire ne soit pas relayée dans les médias nationaux. Le BNVCA s’étonne de ce silence et avance des informations. « L’auteur présumé des faits, …qui témoignent d’un terrible acharnement, a lui-même prévenu la police, a été interpellé et placé en détention », indique le BNVCA . « …le suspect aurait déclaré lors de son arrestation que la victime, qui cohabitait avec lui, lui devait 100 euros et ne les avait pas rendus. Et dans un deuxième temps, il aurait avoué qu’il l’avait tué parce qu’il était Juif. » Une information qui a déclenché la suspicion de beaucoup d’internautes cités par l’organisation qui affirme être la première à casser le silence.

Le crâne fracassé et l’extrême violence du meurtre

Selon le  BNVCA l’assassin aurait « fracassé le crâne de sa victime au moyen d’une hache, puis il a brûlé son visage et aurait même commencé à enterrer le corps ». L’extrême violence résonne avec les assassinats de ces dernières années en France pour des meurtres à caractère antisémite (Sarah Halimi, Mireille Knoll etc…) Comme toujours l’association « demande que les faits soient examinés en envisageant le caractère antisémite, et en ne l’écartant pas a priori ». Le BNVCA s’est dors et déjà porté partie civile et a chargé son conseil d’intervenir « afin de vérifier si le caractère antisémite est à confirmer ». Damien Rieu, militant français d’extrême droite membre du parti d’Eric Zemmour, est le seul responsable politique à avoir évoqué cette affaire dramatique. https://twitter.com/DamienRieu/status/1563990254339629057?s=20&t=2dhB2lQxu4BBtkPBp0A9-Q

Le précédent récent : Jérémie Cohen

Le mercredi 16 février vers 20h00, Jérémie Cohen, 31 ans et porteur d’un handicap léger, traversait les voies ferrées quand il avait été percuté par le tramway à Bobigny (Seine-Saint-Denis), juste après avoir été frappé par plusieurs jeunes. En arrêt cardiorespiratoire et victime d’un traumatisme crânien, il est décédé à l’hôpital quelques heures après. D’après les dépositions des deux hommes arrêtés, « deux scènes de violences » se sont succédées. La vidéo filmée par un témoin. A l’issue de leur garde à vue, le parquet avait requis pour l’un des suspects sa mise en examen du chef de « violences volontaires en réunion » et « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner » pour le second.

Une affaire politique

Quelques jours avant le premier tour de l’élection présidentielle l’affaire avait pris un tour politique lorsque le candidat d’extrême droite Eric Zemmour s’est demandé si le jeune homme n’était pas « mort parce que juif ». Marine Le Pen a pour sa part évoqué un « acte criminel » qui « pourrait être un meurtre antisémite ». « La justice réagit à la pression médiatique et politique. » Ce drame a fait réagir jusqu’à l’Elysée: le président et candidat Emmanuel Macron avait demandé une « clarté complète » sur cette affaire qui ne doit pas donner lieu à des « manipulations politiques » Lors d’une conférence de presse, la famille de Jérémie Cohen -dénonçant les défaillance dans l’enquête de la police - avait elle aussi appelé à « rester prudent » face à l’hypothèse d’un mobile antisémite. Michel Zerbib