Crise ou bluff entre l'Egypte et Israël ?

Israël.

Crise ou bluff entre l'Egypte et Israël ?
(Crédit : capture d'écran vidéo)
Ronen Bar a-t-il été envoyé au Caire en mission sécuritaire ou diplomatique? Le patron du Shin Beth a fait le déplacement dimanche, après qu'Abbas Kamel, le chef des renseignements égyptiens, a annulé sa visite prévue en Israël. S'agissait-il effectivement de calmer la mauvaise humeur des dirigeants égyptiens ou bien de poursuivre la coopération bilatérale sur le dossier de Gaza ? Il semblerait que l'Egypte n'ait pas apprécié qu'Israël poursuive ses opérations antiterroristes contre le Djihad islamique en Judée Samarie, alors que la médiation du Caire venait de désamorcer les tensions à Gaza. Cela fait d'ailleurs plus de 15 ans, que l'Egypte s'implique activement dans l'enclave palestinienne côtière, avec laquelle elle partage une frontière sur le nord du Sinaï. Et dans les mois qui avaient suivi le renversement du régime de Hosni Moubarak en 2011, la péninsule était devenue un vivier du terrorisme djihadiste, qui en collaboration avec les groupes palestiniens de Gaza, menaçaient la sécurité intérieure de l'Egypte. C'est d'ailleurs à cette époque qu'Israël avait donné son accord pour que l'armée égyptienne fasse entrer des troupes et des armements lourds dans le nord du Sinaï, zone pourtant démilitarisée depuis le traité de paix de 1979 entre les deux pays. Depuis, l'Egypte s'est aussi engagée dans une série de médiations entre Israël et le Hamas, au fil des épisodes de violence, qui avaient conduit Tsahal à mener des opérations contre les organisations de la Bande de Gaza. Il est vrai que c'était la première fois cet été, qu'Israël avait dirigé son action contre le seul Djihad islamique, un groupe terroriste palestinien pro-iranien, sans viser le Hamas, pourtant considéré comme responsable de la Bande de Gaza, depuis qu'il y avait renversé le pouvoir de l'Autorité Palestinienne en 2007. Durant toute l'opération "Aube", le Hamas s'était tenu à l'écart et avait laissé le Djihad islamique tirer plus d'un millier de roquettes contre le territoire israélien, durant les trois jours de confrontation du début du mois d'août. Apparemment, l'Egypte, qui avait négocié les conditions d'une trêve entre Israël et le Djihad islamique, ne s'attendait pas à ce que les forces de sécurité israéliennes lancent, dès le lendemain de l'arrêt des hostilités à Gaza, une opération d'arrestation en Judée Samarie contre des responsables locaux du Djihad islamique. Pourtant, l'argument est contesté justement côté égyptien, où des proches des services de renseignements estiment que ce sont les dirigeants israéliens qui fabriqueraient une crise artificielle à des fins électoralistes. Selon des sources égyptiennes citées par la radio militaire israélienne, des dirigeants israéliens tenteraient de surfer sur la vague sécuritaire pour limiter le rôle de l'Egypte dans le règlement du dernier épisode de violence et mettre en avant leur intransigeance face au terrorisme palestinien. Ce qui pourrait expliquer que le ministre égyptien des renseignements ait préféré recevoir le patron du Shin Beth au Caire plutôt que de médiatiser des entretiens à Jérusalem ou à Tel Aviv, avec des responsables politiques israéliens et donc se tenir à l'écart de la campagne électorale en cours. Qu'il y ait eu ou non du tirage ces derniers jours entre l'Egypte et Israël, cet épisode confirme en tout cas que les relations bilatérales fonctionnent, et que même sans règlement du conflit avec les Palestiniens, les deux pays peuvent compter l'un sur l'autre. [playlist ids="172963"] Pascale Zonszain

pzoom230822

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