Tsahal, la police, le Shin Beth et l'ensemble des services de sécurité israéliens sont sur le qui-vive. Il leur faut continuer à enrayer de nouvelles tentatives d'attaque terroriste, comme le commando du Jihad islamique intercepté et abattu dans la nuit de vendredi à samedi dans le nord de la Samarie, alors qu'il était en route pour perpétrer un attentat. Pour cela, il faut suivre ce qui se passe sur tous les fronts, sachant que chaque organisation terroriste palestinienne fonctionne avec une tactique et des priorités différentes.
Le commando intercepté vendredi soir, tout comme le kamikaze de Bnei Brak appartenaient au Jihad islamique, une petite organisation, très lié à l'Iran, et dont la puissance se mesure plus en arsenal de roquettes à Gaza qu'en effectifs en Judée Samarie. Reste que le Jihad islamique est en train de marquer des points. Il menace Israël de venger ses morts et compte sur la mobilisation de nouveaux candidats aux attaques suicide. Il ne menace pas encore de tirer ses roquettes depuis Gaza, mais cela pourrait venir ultérieurement. Son objectif immédiat est de faire monter la pression à Jérusalem, en encourageant à des attaques ou des affrontements avec les forces de l'ordre israéliennes, autour des prières et des rassemblements sur le Mt du Temple à l'occasion du Ramadan.
Le Hamas de son côté, se focalise plus sur les Arabes israéliens, dont il cherche à rallier le soutien. Il mène déjà campagne auprès des Bédouins du Néguev et en a lancé une seconde auprès de la population arabe du nord d'Israël, ceux qu'il appelle les "Palestiniens de l'intérieur".
Le Fatah, quant à lui est dans une position plus ambivalente. La direction politique du parti de Mahmoud Abbas se range officiellement derrière le chef de l'Autorité Palestinienne, qui veut éviter une escalade qui pourrait aussi menacer son régime. Le Fatah sur le terrain, et en particulier sa direction locale dans le nord de la Samarie, encourage en revanche ouvertement la violence contre Israël et appuie les attentats terroristes. Ce qui est à la fois inquiétant à court terme, mais aussi dans l'optique plus éloignée de la survie politique de l'Autorité Palestinienne après la disparition ou le départ de Mahmoud Abbas.
Le Fatah et le Jihad islamique montent d'ailleurs en puissance dans le nord de la Samarie, où le chef de l'Autorité Palestinienne ne fait plus entrer ses services de sécurité par crainte d'affrontements avec les groupes armés. Ce qui explique en partie le développement de nouveaux avant-postes terroristes, dans les régions de Naplouse, Djénine ou Tulkarem.
Toutes ces organisations attendent pourtant la même chose : un embrasement à Jérusalem, seule véritable assurance d'une jonction des différents fronts et d'une mobilisation plus massive des populations palestinienne, arabe de Jérusalem et arabe israélienne. Il leur faut une escalade à l'intérieur de la capitale israélienne, qui serait alimentée par des affrontements ou des attaques terroristes entrainant une riposte des forces de sécurité israéliennes, ou des mesures de limitation d'accès aux mosquées du Mt du Temple pour les fidèles musulmans. L'objectif de la défense israélienne est donc de briser cette nouvelle vague terroriste, avant qu'elle ne se transforme en raz-de-marée.
Pascale Zonszain
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