En ce moment Écouter la radio

La Jordanie, le Mont du Temple et le Ramadan

Israël.

La Jordanie, le Mont du Temple et le Ramadan
(Crédit : cour royale hachémite)

On pourrait presque parler de pont aérien entre Jérusalem et Amman, tant les déplacements de responsables israéliens se multiplient ces temps-ci vers la capitale jordanienne. Il y a deux semaines, c'était le ministre des Affaires étrangères Yaïr Lapid, qui était reçu par le roi Abdallah. La semaine dernière, le ministre de la Sureté Omer Bar Lev s'entretenait avec le ministre jordanien des Affaires étrangères. Hier, c'est le ministre de la Défense Benny Gantz qui était l'hôte du souverain hachémite. Et lundi, Abdallah de Jordanie s'était quant à lui rendu à Ramallah pour rencontrer le chef de l'Autorité Palestinienne. Aujourd'hui, c'est donc au tour du président Itzhak Herzog de se rendre à Amman pour s'entretenir avec le souverain hachémite.

Au cœur de toutes ces rencontres, un seul sujet : comment enrayer une possible escalade de la violence et une répétition des événements du printemps 2021. Si le souverain jordanien s'implique tellement dans ce dossier, c'est évidemment à cause de sa proximité avec l'Autorité Palestinienne. Le traité de paix signé entre Israël et la Jordanie en 1994 octroie un rôle particulier à la Jordanie sur le Mont du Temple. Cela a donné lieu à des tensions périodiques, voire à des crises, entre Amman et Jérusalem, quand des attaques terroristes avaient conduit la police israélienne à renforcer son dispositif de contrôle et de surveillance autour des mosquées du Mt du Temple, ou que des visites de fidèles juifs avaient donné lieu à des tensions ou des incidents sur l'esplanade.

Cette fois, le roi Abdallah cherche à intervenir en amont, alors que le mois du Ramadan doit commencer dans quelques jours. Il demande aux dirigeants israéliens de garantir la liberté d'accès aux mosquées des fidèles musulmans et estime qu'il faudrait interdire durant tout le mois de Ramadan l'entrée de Juifs sur le site. Un des compromis envisagés lors de ses discussions avec les différents membres du gouvernement israélien serait de permettre aux représentants du Waqf, l'organisation chargée de l'administration des lieux saints musulmans de gérer la situation sur l'esplanade, s'ils s'engagent à en expulser tous les activistes islamistes qui pourraient provoquer des incidents.

Cette année, on le sait, le Ramadan coïncide avec la fête de Pessah et les Pâques chrétiennes, ce qui va remonter considérablement le niveau de sensibilité sécuritaire autour des lieux saints de Jérusalem. La direction du Hamas au Liban met déjà en garde Israël contre toute limitation d'accès au Mt du Temple pour les fidèles musulmans - arabes israéliens ou palestiniens - affirmant que ce serait, de son point de vue, une "ligne rouge". Le même style d'ultimatum que l'organisation islamiste avait formulé l'année dernière avant de lancer ses roquettes contre Israël. Sauf que pour l'instant la direction du Hamas dans la Bande de Gaza se tient tranquille. Il faut dire qu'Israël de son côté, lâche du lest, en se préparant notamment à faire passer de 12.000 à 20.000 le nombre de permis de travail en Israël pour les habitants de Gaza. Les responsables israéliens espèrent encore pouvoir enrayer une nouvelle escalade en anticipant sur l'épisode du Ramadan du côté des Palestiniens et des Arabes de Jérusalem. Mais c'était avant les deux attentats perpétrés par des Arabes israéliens au nom de Daech. Et leurs risques de propagation terroriste.

Pascale Zonszain

pzoom300322

Newsletter

Restez informé ! Recevez des alertes pour être au courant de toutes les dernières actualités.
Réagir à cet article

L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.

Inscrivez vous à la newsletter
La météo locale
Chabbat Pin'has - 26/27 Juillet
La Jordanie, le Mont du Temple et le Ramadan