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Le président Tunisien persiste et signe : l’attentat de Djerba n’est « pas antisémite »

International.

Le président Tunisien persiste et signe : l’attentat de Djerba n’est «  pas antisémite »
(Crédit : DR)

On attendait beaucoup de cette rencontre entre le président tunisien et les représentants des trois religions pour rassurer notamment sur la situation de la petite communauté juive de Tunisie ou encore sur celle des travailleurs d’origine africaine critiqués durement par ce dernier.La déception est à la hauteur de la tragédie de l’attentat de la Griba.

« Pays de tolérance et de coexistence »vraiment ?

Le président Kaïs Saïed a choisi en effet de rappeler seulement .mercredi 17 mai que la Tunisie était un pays de «tolérance et de coexistence». Cette rencontre avec des dignitaires juif, musulman et chrétien se tenait donc  après la fusillade meurtrière aux abords d'une synagogue à Djerba. «C'est une rencontre historique importante qui atteste de la tolérance et de la coexistence qui caractérisent la Tunisie depuis de siècles», a déclaré Kaïs Saïed en recevant le mufti de la République Hichem ben Mahmoud, le grand rabbin de Tunisie Haim Bittan, et l'archevêque de Tunis Ilario Antoniazzi, selon une vidéo de la présidence rapportée par l’AFP

Cette rencontre survient après la fusillade perpétrée le 9 mai par un gendarme aux abords de la synagogue de la Ghriba sur l'île de Djerba pendant le pèlerinage juif annuel.

Trois gendarmes et deux fidèles - un Israélo-tunisien et un Franco-tunisien - ont été tués par les tirs de l'assaillant, avant qu'il ne soit abattu par la police. Un attentat antisémite qui n’a pas été considéré comme tel par les autorités tunisiennes et le premier d’entre elles le président tunisien.

Selon le président Saïed , l'enquête pour déterminer les commanditaires de cette attaque avance. Quatre personnes en lien avec, soupçonnées d'être impliquées dans cette opération, ont été arrêtées et placées en garde à vue, a indiqué mercredi soir la radio privée Mosaïque FM.

Les autorités tunisiennes n’ont donc dénoncé qu’une attaque «criminelle» mais se sont gardées de la qualifier de «terroriste» ou d’ admettre une dimension antisémite pourtant évidente. Kaïs Saïed a assuré les religieux présents  mercredi que l'attaque visait à «porter atteinte à la Tunisie et sa stabilité et y semer la discorde et la division».

«Vous pouvez vivre en paix et nous allons garantir votre sécurité», a seulement lancé à  la communauté juive tunisienne démentant une nouvelle fois tout antisémitisme d'État à son endroit.

Kaïs Saïed « faire la distinction entre judaïsme et sionisme »

Le président tunisien s’est défendu d’être antisémite et a tenu à«faire la distinction entre judaïsme et sionisme».Une réthorique éprouvée des pays qui jurent de respecter les Juifs mais pas le pays des juifs. L’homme est connu pour ses tirades très limites sur les juifs , Israel et les noirs.Un racisme dénoncé par les organisations internationales.

Saïéd a d’ailleurs rejeté toute «normalisation» avec Israël et appelé la communauté internationale à «mettre fin à la tragédie du peuple palestinien»selon l’AFP.

Le rabbin de Tunisie aurait reçu des « assurances »

Le rabbin Bittan a qualifié la rencontre d'«excellente» et affirmé avoir reçu «des assurances que ce qui s'est passé (à Djerba) ne se reproduira pas».

Le pèlerinage de la Ghriba est resté populaires pour toutes les communautés juives de la Diaspora et d’Israel.Les Juifs de Tunisie ne sont plus que 1.500 contre 100.000 avant l'indépendance en 1956. En 2002, la synagogue avait été visée par un attentat suicide au camion piégé qui avait fait 21 morts revendiqué par Al-Qaida.

Michel Zerbib

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