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La grogne d'Itamar Ben-Gvir

Israël.

La grogne d'Itamar Ben-Gvir
(Crédit : ministère de la Sécurité publique)
On a vu hier tout le groupe parlementaire de Puissance juive déserter la Knesset pour s'installer à Sdérot, en signe de solidarité avec ses habitants, qui comme leurs voisins de l'ouest du Néguev, subissent depuis plus de vingt ans les tirs de roquettes palestiniennes. Solidarité oui, mais pas seulement. Itamar Ben Gvir était entré dans la coalition et au gouvernement il y a quatre mois avec un programme déclaré : rétablir la sécurité et la gouvernance en Israël, et en particulier dans les régions de la périphérie. Le leader de Puissance Juive soutenait aussi le projet de réforme des institutions judiciaires et avec ses alliés de Sionisme Religieux, le parti de Betsalel Smutrich, il promettait aussi un tour de vis sécuritaire face au terrorisme palestinien et une politique plus active sur la promotion du caractère juif de l'Etat. Quatre mois plus tard, celui qui est en charge du ministère de la Sécurité Nationale, n'a pas réussi à freiner la montée de la violence et de la criminalité, en particulier dans le secteur arabe. En Judée Samarie, sa volonté d'influence politique est contrée par les services de sécurité, qui ne le suivent pas dans ses propositions de fermeté face aux Palestiniens. Le camp bédouin de Khan el Ah'mar, au nord-est de Jérusalem, dont il assurait le démantèlement prochain après 5 années de report, est toujours en place, essentiellement pour des raisons diplomatiques. Et la réforme judiciaire - comme on sait - est en pause depuis la fin mars, sur décision de Benyamin Netanyahou. Bref, le parti d'Itamar Ben Gvir peine à présenter des résultats à son électorat, qui le sanctionne dans les sondages, où les intentions de vote pour Puissance Juive sont en chute libre, puisqu'il perdrait près de la moitié de ses forces si des élections avaient lieu aujourd'hui, et frôlerait même dangereusement le seuil de représentativité à la Knesset. Et quand un parti de la majorité se retrouve aussi affaibli, sa réaction naturelle est de se retourner contre le parti dominant de la coalition et de donner de la voix. C'est exactement ce que fait Itamar Ben Gvir. " Nous reviendront voter à la Knesset quand le Premier ministre aura réalisé qu'il dirige un gouvernement 100% de droite" a déclaré le leader de Puissance Juive, qui reproche à Benyamin Netanyahou tout à la fois son refus de l'inclure dans ses consultations sécuritaires et de ne pas suivre la ligne nationaliste de sa coalition. Résultat : c'est par un communiqué signé du Likoud que le chef du gouvernement lui a fait répondre que s'il n'était pas satisfait, rien ne l'empêchait de démissionner et que ce n'était pas à lui à dicter ses conditions. Et c'est son collègue des Finances, Betsalel Smutrich, lui aussi pourtant partisan d'une dissuasion plus énergique face au Hamas, qui a tenté de calmer le jeu : "nous ne devons pas récompenser le Hamas en faisant tomber le gouvernement" a expliqué le leader de Sionisme Religieux. Cela dit, aucun des partis de la coalition, et en particulier les partis nationalistes n'ont intérêt à sortir du gouvernement ni à précipiter de nouvelles élections législatives. Car rien ne garantirait leur retour au pouvoir. Donc, ces tensions politiques sont surtout le moyen pour le parti de Ben Gvir de rappeler son existence, plus qu'une véritable menace. Mais la crise pourrait devenir concrète si la garde nationale promise au leader de Puissance juive n'était pas budgétisée dans la loi de Finances, ou si la réalisation de la réforme judiciaire devait s'enliser indéfiniment. Pour l'instant, ce n'est qu'un coup de semonce. Pascale Zonszain

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