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Le cancer colorectal, une maladie grave qu’on doit pouvoir mieux prévenir, chronique du docteur Serge Rafal

France.

Le cancer colorectal, une maladie grave qu’on doit pouvoir mieux prévenir, chronique du docteur Serge Rafal
La survie à 5 ans s’est améliorée passant de 53% pour les personnes diagnostiquées en 1990 à 65% pour celles diagnostiquées en 2018. Nous savons maintenant que 10 à 40% des cancers colorectaux sont d’origine génétique et strictement héréditaires et que l’environnement (taux plus élevés en Australie-Nouvelle-Zélande, Europe, Amérique du Nord) et les comportements individuels (sédentarité, malbouffe, tabac, surpoids et obésité) influent eux à 50%. Notons toutefois, qu’aucun de ces facteurs n’a un poids aussi important que le tabac dans le cancer du poumon. La présence de sang dans les selles, une constipation soudaine ou qui s’aggrave, une alternante diarrhée-constipation. Une AEG avec perte d’appétit et de poids, grande fatigue, douleurs abdominales, doit déjà faire craindre une forme plus évoluée. Les antécédents personnels (cancer dans l’enfance) et familiaux (sur-risque de 20%), l’âge, le sexe (léger sur-risque pour les Mrs), surpoids et obésité, DT2 (sur-risque modeste mais réel), Mici (risque doublé), alcool (sur-risque autour de 15% à partir de 2 verres/jour), tabac, sédentarité (sur-risque de 2%), la pollution (c’est discuté pour les pesticides et faible pour les Rxs X médicaux) et bien sûr l’alimentation (sur-risque de 22%) avec le risque cancérogène des composés nitrosés qui se forment dans les charcuteries nitritées et les viandes transformées, que les industriels continuent pourtant à utiliser. Mais ceci est un autre problème dont je reparlerai prochainement.  Le cancer colorectal est très présent chez nous ? La France est considérée comme un pays à risque, derrière l’Europe centrale, orientale et septentrionale, en partie parce que la population vieillit. Cette maladie touchait quasi exclusivement, jusqu’à peu, les plus de 50 ans. Mais nous notons l’apparition de nouveaux cas plus graves avec des formes agressives, chez des sujets plus jeunes, probablement en lien avec l’essor de la « junk-food ». Ce qui prouve l’importance du mode de vie.  Qu'est-ce que la "junk-food" ? Une alimentation bon marché, facile d’accès, riche en produits ultra-transformés qui contiennent trop de graisses saturées et de sucres raffinés à index glycémique élevé et pas assez de fibres et de produits laitiers protecteurs.  Des campagnes de dépistage ? Bien sûr avec la recherche de sang dans les selles pour les 50-74 ans et la coloscopie. Mais il n’y a malheureusement pas de mesures de prévention à proprement parler, nous sommes uniquement dans du dépistage… qu’on souhaite le plus précoce possible. C’est bien mais  largement insuffisant, d’autant que trop de Français y échappent malgré les campagnes itératives de sensibilisation et d’information. « S’il n’y avait pas la science, combien d’entre nous pourraient profiter de leur cancer plus de 5 ans » écrivait le regretté Pierre Desproges. C’est vrai que malgré l’amélioration des résultats, le cancer colorectal reste une maladie grave. Mais une bien meilleure connaissance des facteurs de risque et leur prévention plus stricte peuvent laisser augurer de progrès plus significatifs très prochainement Docteur Serge Rafal

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