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Existe-t-il vraiment des douleurs météo ? Chronique du docteur Serge Rafal

France.

Existe-t-il vraiment des douleurs météo ? Chronique du docteur Serge Rafal
Nous avons tous dans notre entourage ou notre famille des personnes qui vous expliquent que leurs douleurs sont aggravées par le vent, le froid, l’humidité, le froid humide. Cela restait jusqu’à présent du domaine de la croyance populaire qui logiquement estimait qu’on risquait moins d’être ennuyé par ses articulations sur une plage d’Eilath que dans les brumes de Londres. Le corps médical restait lui sceptique. Une équipe britannique a suivi 3000 personnes pendant 1 an et ½ et les a interrogées régulièrement sur les liens éventuels entre leurs douleurs et 4 paramètres météorologiques : la température, l’humidité, la pression atmosphérique, le vent.  La variation atmosphérique est un peu plus basse lorsque le temps est couvert, pluvieux, venteux. Plus haute lorsqu’il fait beau avec un ciel dégagé.   Disons au préalable qu’elle a été rendue possible par l’utilisation de smartphones qui permettaient de coter l’intensité des dites douleurs, tout en fournissant une météo précise grâce à un GPS. L’étude indique une relation significative, quoique minime, entre l’intensité des douleurs et les conditions climatiques. Mais elle est variable selon les individus. C’est ainsi qu’une personne sur 10 est sensible à la température (plus lorsqu’elle baisse que lorsqu’elle monte), 1 sur 25 est sensible à l’humidité (20% de plus lorsqu’elle monte) mais il n’y a aucune influence de la pluie. 1 personne sur 50 est sensible à la pression atmosphérique (davantage lorsqu’elle est basse), une minorité (3%) à la vitesse du vent (surtout lorsqu’il souffle fort). A noter que l’augmentation de l’humidité et de la vitesse du vent ainsi qu’une pression atmosphérique basse sont apparemment associées à des douleurs plus intenses. Et de façon étonnante, il ne semble exister aucun lien entre les douleurs et le froid ou les précipitations. Et surtout la plupart des participants ne semblent sensibles qu’à une seule variable météo. Les patients recrutés souffraient tous de pathologies rhumatologiques ? Majoritairement mais on trouvait parmi eux des douleurs neuropathiques (atteinte du SNC ou périphérique), des migraines, des goutteux (acide urique élevé). Les résultats ont été ajustés à l’âge, au sexe, à l’humeur, à l’activité physique et aux croyances de chacun. Et il semblerait que la pathologie n’ait aucune influence sur les résultats. Une explication ? Des différences interindividuelles de l’activation cérébrale ont été évoquées comme une stimulation variable des barorécepteurs cutanés. Le mental pourrait également intervenir : certains seraient influencés par les prévisions ou les conditions météo et alors surréagir. Et des douleurs atténuées pourraient être expliquées par une augmentation des ntts (sérotonine, endorphines), en rapport avec le moral et plus d’activité physique les jours de beau temps, mais ça n’est qu’une hypothèse. « Il n’est point de bonheur sans nuages » dit un proverbe français. Mais ceux-ci peuvent également quoique modestement intervenir sur les douleurs.    Docteur Serge Rafal

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