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Activité physique ou antidépresseurs ? Chronique du docteur Serge Rafal

France.

Le dernier bulletin de Santé publique France confirme une forte hausse ces dernières années de la prévalence des épisodes dépressifs. Ceux-ci ont augmenté de 3,5% dans la population générale des 18-75 ans, passant de près de 10% à un peu plus de 13%, mais explosant de près de 9% chez les plus jeunes, 18-24 ans, passant de près de 12% à plus de 20%, situation plus que préoccupante. Le statut social intervient ? Bien entendu, pas seulement l’âge. Les femmes et les personnes vivant seules, financièrement précaires, au chômage, victimes de violences, les étudiants en difficultés scolaires ou inquiets pour leur avenir, ceux qui ont mal vécu le Covid sont surreprésentés. Le Dr Martin Blachier que j’ai reçu récemment dans Refoua pour son ouvrage sur « les 10 nouvelles menaces sur notre santé » insiste beaucoup sur l’isolement comme facteur primordial de la dépression.  Les psychotropes ont constitué un progrès colossal en médecine lors de leur découverte dans les années 50. Mais outre le fait qu’ils ne sont efficaces que chez 2/3 des dépressifs et qu’ils ont des effets indésirables, ils font quelque part un peu peur aux malades et au corps médical qui leur préfèrent les tranquillisants, plus facilement prescrits mais inactifs sur la dépression, ou des solutions moins lourdes. Parmi lesquelles, l'activité physique ? En effet, déjà recommandée en accompagnement des traitements médicamenteux et psychothérapiques par l’OMS et la HAS, et même en 1ère ligne des dépressions légères et modérées, elle s’avérerait d’après une méta-analyse, regroupant plusieurs milliers de participants venant des 5 continents, publiée dans une grande revue internationale, le BMJ, aussi voire plus efficace que les antidépresseurs dans les épisodes sévères.  Des précisions sur le type d'activité physique ? Oui bien sûr. Elle doit être suffisamment intense (modérée et soutenue) pour viser à maintenir ou améliorer la condition physique c'est à dire comprendre exercice physique aérobie plus renforcement musculaire. Ce qui a exclu de facto un peu de gym, le tai-chi, le yoga… A noter toutefois qu’une activité légère a également un effet positif notable. Et sans surprise, l’activité physique en groupe est plus efficace que lorsqu’elle est pratiquée seul(e) chez soi. Cette étude qui s’adressait à des gens motivés demande bien sûr confirmation chez l’ensemble des patients et sur le long terme. « La vie, c’est le mouvement » a-t-on coutume de dire. La santé mentale aussi semble-t-il. https://youtu.be/EDrKpLXkXQE Docteur Serge Rafal

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