En ce moment Écouter la radio

Dégradation ou désescalade ?

Israël.

Où que l'on se tourne, les indicateurs sont plutôt inquiétants. Le Shin Beth, les services de sécurité intérieure, recense déjà plus de 40 alertes sur des plans d'attentat terroriste à l'intérieur d'Israël. Il s'agit surtout de projets d'attaque inspirés par la fusillade terroriste de vendredi soir contre une synagogue du quartier de Neve Yaakov à Jérusalem, qui avait fait sept tués et trois blessés. Un phénomène qui n'a rien de surprenant à la suite d'une attaque avec un bilan aussi lourd. Dans la foulée, la police avait déjà relevé son niveau d'alerte au seuil maximum et renforcé ses effectifs à Jérusalem. Et depuis ce matin, les policiers reçoivent le renfort de deux compagnies de soldats de Tsahal qui seront déployées à Jérusalem et le long de la ligne Verte. Ce sont en priorité les quartiers à population majoritairement orthodoxe, qui vont bénéficier d'un surcroit de présence policière. D'abord parce que beaucoup se situent dans la périphérie, mais surtout parce que la plupart de leurs habitants n'ont pas d'entrainement ni d'expérience militaires. Une des mesures prises dès samedi soir par le cabinet de sécurité avait été d'approuver un allègement des procédures d'octroi de permis de port d'armes. On a vu à maintes reprises que des civils armés avaient réussi à neutraliser des terroristes avant l'arrivée des forces de sécurité, sauvant ainsi de nombreuses vies. Mais ces mesures d'appoint ne suffiront pas. Le cycle de violence actuel a débuté il y a un an, pour entrainer la vague d'attentats meurtriers du printemps dernier. Et le nombre d'alertes recensées aujourd'hui correspond aussi à celui de la période qui avait précédé les émeutes du printemps 2021. Avec un facteur alarmant supplémentaire : celui de la gravité des attaques projetées. On ne parle plus seulement d'attaques à l'arme blanche mais de fusillades terroristes. Les armes à feu, qu'elles soient de fabrication artisanale ou industrielle, circulent en quantité dans les territoires palestiniens et dans les centres de population arabe à l'intérieur d'Israël, même si là c'est surtout le résultat de la criminalité et de l'insécurité. Mais on a vu avec quelle facilité le terroriste, âgé de 13 ans à peine, qui avait perpétré la fusillade de samedi matin à Ir David, avait pu se procurer un pistolet, tout simplement dans sa maison familiale. Ce qui pose le problème de la prévention d'attentats isolés en particulier à Jérusalem, où la population arabe, contrairement aux Palestiniens des territoires, peut se déplacer sans contrôle ni limitation. Il faut donc trouver un équilibre entre la nécessité de renforcer les contrôles et de saisir les armes illégales, sans attiser les tensions, déjà élevées, à l'intérieur de la capitale. Et il ne faut pas oublier le rôle d'accélérateur du Mt du Temple, où la moindre étincelle peut déclencher une réaction en chaine. Cette situation, ajoutée à la dégradation dans les territoires de Judée Samarie, devrait encore s'aggraver dans les semaines à venir, estiment les responsables des services de sécurité israéliens, plus on s'approchera du mois de Ramadan. Il faut donc éviter que la violence se propage à la population palestinienne des Territoires, qui pour l'instant reste en dehors de la confrontation, ainsi que la Bande de Gaza, qui n'est pas non plus entrée dans la boucle, au-delà de tirs de roquettes encore limités. Vigilance et dissuasion restent donc les priorités d'Israël. La désescalade souhaitée par les Américains, sera en revanche plus compliquée à mettre en place. Pascale Zonszain

pzoom300123

Newsletter

Restez informé ! Recevez des alertes pour être au courant de toutes les dernières actualités.
Réagir à cet article

L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.

Inscrivez vous à la newsletter
La météo locale
Chabbat Tsav - 29/30 Mars
Dégradation ou désescalade ?