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De nouvelles méthodes pour lutter contre le tabagisme, chronique du docteur Serge Rafal

France.

La cigarette, nous l’avons dit à de nombreuses reprises dans cette rubrique, est responsable en France d’environ 75 000 décès par an. La Nouvelle-Zélande, en pointe dans la lutte contre le tabagisme, vient de prendre une décision radicale en votant l’interdiction du tabac pour toutes les personnes nées après 2008, après l’avoir, parmi les 1ers, imposée dans les lieux publics dès 2004. Actuellement, seuls les Néo-zélandais de plus de 18 ans peuvent acheter du tabac, le paquet valant autour de 22€. La loi qui vient d’être votée prévoit d’augmenter cet âge légal d’un an, chaque année à partir de 2026. La Nouvelle-Zélande est pourtant un des pays qui fume le moins, 4% de consommateurs quotidiens (mais 20% des Maoris) contre ¼ des Français. Cette loi ne fait pas l’unanimité parmi les députés qui alertent sur les risques d’une flambée du marché noir. Mais certains en France comme le Pr Dautzenberg, pneumologue très impliqué dans la lutte contre le tabac, militent pour que nous emboîtions le pas avec une interdiction à compter de 2030, de la vente aux enfants nés après 2011. La prévalence a certes baissé de 29,4% à 25,4%, entre 2015 et 2018, grâce à des mesures incitatives : - paquet neutre, - augmentation du prix, loin toutefois de la NZ, - remboursement des substituts. Mais cette diminution stagne à présent, surtout chez les jeunes qui restent à un niveau de consommation élevé, d’autant que l’industrie du tabac n’est jamais à court d’idées dans ses stratégies marketing plus ou moins sournoises.  Une mesure qu’on appelle la « dénormalisation » consiste à considérer le tabac comme un problème sociétal et pas uniquement de santé individuelle. Certes « le tabac tue » mais ce slogan est notoirement insuffisant par rapport à l’image d’élégance, de virilité, de liberté, de plaisir, qu’a véhiculée la pub, soutenue évidemment par le lobby. Les Anglo-saxons tendent avec un certain succès à « dénormaliser » le tabac en tentant de changer l’état d’esprit du public. Ils s’opposent aux méthodes qu’utilise l’industrie pour recruter sans cesse de jeunes fumeurs : e-cigarette, puff cigarettes aromatisées, tabac chauffé, à chiquer, ou à placer directement en bouche (snus), qui lui permettent de vendre toujours plus de tabac, en créant la dépendance tout en surfant sournoisement sur la vague du monde sans fumée. Il faut à tout prix protéger les jeunes de l’entrée dans le tabagisme puisque la majorité des vrais fumeurs a plongé dans cette addiction avant l’âge de 18 ans. « On commence à fumer pour se prouver qu’on est un homme. Et on arrête 20 ans plus et trop tard, pour la même raison ». J’ai envie de terminer cette année en rajoutant au célèbre poème de l’auteur britannique, Rudyard Kipling : « Tu seras un homme mon fils »… même et surtout sans tabac.  https://youtu.be/PuwsbQUUgKc Docteur Serge Rafal

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