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Procès de l'attentat de Nice : le soulagement des victimes, chronique de notre envoyé spécial Michel Zerbib

France.

Les cinq magistrats professionnels qui composent la cour d'assises spéciale de Paris ont finalement reconnu coupables les huit accusés, des proches du terroriste du camion bélier qui avait foncé sur la foule à Nice le 14 juillet 2016, ou des personnes jugées pour trafic d'armes, et ont maintenu la qualification d'association de malfaiteurs terroriste (AMT) contre deux d'entre eux alors qu’on pouvait craindre après les réquisitions des peines moins fortes voire des acquittements selon la défense ou une bonne partie de la presse. Ainsi les deux principaux accusés dans le procès de l'attentat de Nice, Chokri Chafroud et Mohamed Ghraieb, ont été condamnés à 18 ans de réclusion criminelle pour association de malfaiteurs terroriste. Le troisième, Ramzi Arefa, est condamné à 12 ans d'emprisonnement mais pas pour terrorisme comme l’avait demandé le Parquet.

Beaucoup s’attendaient à des surprises et à la mansuétude du tribunal, il n’en fut rien

"La cour a eu l'intime conviction que Mohamed Lahouaiej Bouhlel (l'auteur de l'attentat) avait été associé, dans la détermination puis la réalisation de son projet criminel, tant à Mohamed Ghraieb qu'à Chokri Chafroud", a précisé le président de la cour Laurent Raviot, à la fin de la lecture du verdict. Certains avaient cru à la perte de la qualification terroriste et de ce fait des acquittements spectaculaires. Les cinq autres accusés ont été reconnus coupables de trafic d'armes ou d'association de malfaiteurs, sans qualification terroriste, et condamnés à des peines allant de deux à huit ans d'emprisonnement. Des applaudissements ont retenti dans la cour d'assises spéciales de Paris, à l'énoncé d'une première condamnation à 18 ans de réclusion criminelle pour association de malfaiteurs terroriste. Les peines ont été supérieures aux réquisitions, ce qui est relativement rares en procès d’assises. Mais il faut croire que cette cour spécialement composée de professionnels avait de bonnes raisons de maintenir la qualification de terroriste pour Chafroud et Ghraieb.

 La défense estime "les peines trop dures pour un dossier vide"

"C'est une peine monstrueuse parce qu'elle est déconnectée du dossier", a réagi William Bourdon, avocat de Mohamed Ghraieb, qui a déploré que la cour ait répondu à "l'émotion nationale". L'accusé, qui comparaissait libre sous contrôle judiciaire, a été placé en détention à l'issue de l'audience. "C'est une décision d'une incroyable dureté", a renchéri Me Vincent Brengarth, autre avocat de Mohamed Ghraieb, qui va faire appel de la condamnation de son client.

Les parties civiles soulagées

"Les parties civiles ont accueilli ce verdict avec beaucoup de soulagement", a affirmé Me Philippe Soussi, l'avocat de l'Association française des victimes du terrorisme. Concernant l'appel de Mohamed Ghraieb et Chokri Charfroud, Gérard Chemla, avocat de parties civiles, avait prévenu ses clients que cela risquait de se produire, puisque selon lui les "deux accusés n'ont rien à perdre à tenter le coup". Plus de 2 500 parties civiles se sont constituées au procès. Selon l'avocat, elles "se sont finalement réconciliés avec leur histoire au travers de ce procès et du verdict. Maintenant, il y a la suite et on se battra jusqu'au bout." Michel Zerbib, envoyé spécial pour Radio J au procès de l'attentat de Nice

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