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Procès de l'attentat de Nice : "Mon objectif c'était l'argent, j'ai honte", selon Arefa qui a vendu une arme au terroriste, la chronique de Michel Zerbib

France.

La cour d'assises spéciale en charge du procès de l'attentat de Nice s’occupe depuis lundi du troisième accusé mis en cause pour association de malfaiteurs terroriste : Ramzi Arefa. Il est le dernier accusé à comparaître pour association de malfaiteurs terroriste au procès de l'attentat de Nice, après Chokri Chafroud et Mohamed Ghraieb, la cour d'assises spécialement composée à Paris a écouté deux enquêtrices qui ont détaillé sa personnalité et les faits qui lui sont reprochés. L'accusé a également répondu aux questions des partis sur sa personnalité. Ramzi Arefa a été très vite dans le collimateur de l’enquête car c'est à lui que Mohamed Lahouaiej-Bouhlel a envoyé ses derniers sms quelques minutes avant de commettre le massacre  sur la Promenade des Anglais. Ses SMS troublants: "Salam Ramzy, je suis passé tout à l'heure au taxiphone 16 rue Marceau je t'ai pas trouvé Je voulais te dire que le pistolet que tu m'as donné hier c'est très bien, alors on ramène 5 de chez ton copain 7 rue Miollis, 5è étage c'est pour Choukri et ses amis" et "Ils sont prêts pour le mois prochain". Du lourd à priori contre lui.

Le terroriste et Arefa conversent beaucoup

La sous-direction anti-terroriste (SDAT) découvre qu'il y a eu plusieurs échanges entre les deux hommes au cours des derniers mois. Le 5 juillet, Ramzi Arefa reçoit de la part de l'auteur de l'attentat le même sms que Chokri Chafroud et Mohamed Ghraieb mentionnant "Ada", faisant référence à une agence de location de voitures et de camions. Depuis le début du procès, Ramzi Arefa reconnaît qu'il a vendu une arme à Mohamed Lahouaiej-Bouhlel mais nie totalement avoir été au courant de tout projet terroriste.

Trafic de drogue en famille

Ramzi Arefa est un Français d'origine tunisienne, âgé de 27 ans. Il n'a pas reçu d'éducation religieuse par sa famille, très vite déscolarisé et dans une famille de petits voyous. Avec un de ses frères, il est connu dans le quartier pour faire du trafic de cannabis et de cocaïne. "J'étais animé par l'argent, explique-t-il. J’ai grandi dans un milieu où je voyais de l’argent donc j’ai pas eu tout de suite les bonnes idées. J’ai été attiré par l’argent facile."

Le contact avec Lahouaiej -Boulhel le tueur au camion « faire de l’argent »

A sa sortie de prison en février 2016, il reprend le trafic de drogue et en vend notamment à Mohamed Lahouaiej-Bouhlel. Ce dernier lui demande un jour un pistolet. Ramzi Arefa qui dit ne connaître personne à l'époque qui vend des armes, s'adresse à Artan Henaj, un autre accusé au procès. "J'ai fait la transaction et quelques jours après, j'étais arrêté." « J’étais un petit con, j’avais 21 ans. J’étais un peu égoïste, je ne me posais pas trop de question. Mon objectif, c'était de faire de l'argent. Aujourd’hui, quand j’y repense, j’en ai honte. » Le leitmotiv d’Arefa depuis le début de ce procès.

Honte d’être pointé terroriste : que de regrets pour Arefa

Ramzi Arefa rejette en bloc "l'étiquette terroriste" mais reconnaît le trafic de drogue. Sa détention provisoire dure depuis six ans et le jeune homme raconte les difficultés rencontrées en prison. D'abord incarcéré à Villepinte puis à Toulon. "L’étiquette de terroriste, c’est la pire chose au monde, dit-il à la cour. Aujourd’hui, en prison, être un terroriste c’est lourd à porter, même si je sais que je suis présumé innocent. Moralement, psychologiquement, t’es désespéré, tu es perdu, tu deviens un zombie." D’ailleurs il préférerait  "une lourde peine pour l’arme" plutôt que "d'une petite peine pour terrorisme » Tout au long de ses déclarations, Ramzi Arefa présente une attitude de repenti. "Je suis Niçois, je suis lié au drame de ma ville donc, tous les jours, c’est pas facile de se regarder dans la glace" dit encore l’ accusé qui pense pouvoir un peu toucher la cour. Ce mardi après-midi, c’est l’interrogatoire sur les faits. Arefa joue gros. Il encourt la prison à perpétuité. Michel Zerbib, envoyé spécial pour Radio J au procès de l'attentat de Nice

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