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Obésité, les nouvelles recommandations de la HAS, la chronique du docteur Serge Rafal

France.

De nouvelles recommandations de bonne pratique viennent d’être édictées par la HAS, ce qui devrait modifier les conseils thérapeutiques que nous délivrons aux patients en surpoids. Il est important de dépister précocement une situation de surpoids ou d’obésité par des mesures anthropométriques régulières : poids, taille et donc calcul de l’IMC. Le surpoids, c’est un IMC compris entre 25 et 30, l’obésité, un IMC > 30. Pour information, leur prévalences respectives sont de 17 et 4% à 6 ans, de 20 et 5,4% chez les ados. La surveillance est attentive en présence de facteurs prédisposants (antécédents familiaux, prise de médicaments modifiant le métabolisme, précarité socio-économique).  L’ascension linéaire de la courbe de corpulence depuis la naissance, un rebond d’obésité avant l’âge de 3 ans, une pente brutale de la courbe de poids, un retard du développement psycho-moteur. Ils imposent une démarche multidimensionnelle coordonnée qui doit faire appel, non seulement à des médecins et nutritionnistes mais aussi à d’autres spécialistes (pédopsychiatres, kinésis, ergothérapeutes, profs de gym ou coachs…). La perte de poids est essentielle mais elle n’est pas toujours l‘objectif prioritaire, il s’agit surtout d’infléchir la courbe de corpulence et de stabiliser le poids en fin de croissance, en évitant une prise de poids rapide ou un phénomène de yoyo. La bonne approche consiste à rééquilibrer l’alimentation, initier ou encourager une activité physique en luttant farouchement contre la sédentarité, préserver la qualité du sommeil et instaurer un rythme de vie régulier. Le suivi à long terme constitue un enjeu majeur car la probabilité qu’un enfant obèse le reste, atteint 50 à 70% après la puberté. Contrairement aux recommandations précédentes qui dataient de 2011, le diagnostic d’obésité et son stade ne dépendent plus uniquement de l’IMC et du tour de taille. Entrent également en ligne de compte, la sévérité des pathologies associées (comorbidités), le retentissement fonctionnel ou l’existence d’un handicap, le contexte psychopathologique, le comportement alimentaire, le retentissement sur les vies personnelle et professionnelle. Non, la perte de poids n'est pas le seul objectif. La prise en charge doit agir sur les comorbidités, les facteurs de risque, la qualité de vie. Le degré de perte de poids est personnalisé, adapté à l’état de santé, au degré d’investissement et aux objectifs. Une réduction modérée et personnalisée des apports caloriques est souhaitable, préférable à des régimes déséquilibrés ou trop restrictifs. Une alimentation de type méditerranéenne est la bienvenue en termes de qualité et de quantité. Sans oublier une indispensable activité physique d’endurance, entre 150 et 300 minutes/semaine, en tout cas une rupture avec la sédentarité. Nous avons fort heureusement abandonné les détestables ordonnances d’autrefois qui associaient des extraits thyroïdiens, des amphétamines, des diurétiques… Certains médicaments, utilisés habituellement dans le diabète mais qui ont également une AMM ici, peuvent être proposés dans des cas sévères et face aux échecs de la prise en charge, telle que je viens de la définir. Et parfois le recours à la chirurgie bariatrique. Mais elle relève de l’ultra-spécialiste et pour des cas très particuliers. « On n’a pas toujours l’air fin dans un corps d’obèse » écrit en substance Daniel Confland, ancien directeur au CNRS. L’obésité est évidemment une situation qui pèse pour tous ceux qui en sont atteints et pas seulement en termes de kgs sur la balance, nous l’avons vu avec le Covid. Alors au moins faut-il tout faire pour réduire les facteurs de risque, mais sans se fixer pour but la silhouette de Twiggy (qui veut dire brindille), le mannequin filiforme des années 50, c’était hier et en même temps autrefois.  https://youtu.be/r-fzXbC3W1w Docteur Serge Rafal

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