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Procès du 13-Novembre: le djihadisme "reste la principale menace, mais elle n'est plus seule" selon le PNAT, la chronique de Michel Zerbib

France.

Procès du 13-Novembre: le djihadisme "reste la principale menace, mais elle n'est plus seule" selon le PNAT, la chronique de Michel Zerbib
(Crédit : Twitter)

Au lendemain du verdict dans le procès des attentats du 13 novembre 2015, la menace terroriste en France n’est plus seulement l’apanage des terroristes islamistes ; l’ultra droite apparait aussi dans les dangers à venir en France. D’abord quelques chiffres : depuis 2012, les attentats terroristes ont causé la mort de 271 personnes et fait près de 1200 blessés. Par ailleurs, 70 attentats ont été déjoués, dont 62 par l'action de la DGSI. La menace jihadiste visant l’Hexagone a évolué. La capacité de « projection » de la menace par l’Etat Islamique (EI) à partir du Levant , dont les exemples les plus emblématiques demeurent les attentats coordonnés du 13 novembre 2015, a été très fortement dégradée par l’action de la coalition militaire bâtie contre l’organisation terroriste et par l’ensemble du travail international de coopération antiterroriste. Néanmoins, au Levant, la volonté de l’EI de reconstituer cette capacité reste intacte. Et il est "extrêmement difficile d’avoir une vision totalement optimiste" quant au risque d’une action d’envergure organisée depuis l’étranger a déclaré jeudi le procureur national antiterroriste Jean Francois Ricard sur France Info.

En France , à la menace projetée , s’est ajoutée une menace émanant très majoritairement d’acteurs endogènes , notamment influencés par une propagande jihadiste persistante, malgré sa décroissance selon la DGSI.

Les modes opératoires promus par les organisations terroristes, tels que des attaques au couteau ou avec des véhicules béliers, contribuent à influencer des personnes avant de passer à l’acte, au terme d’un parcours individuel parfois marqué par des éléments de fragilité psychologique. Enfin, la prise en charge des détenus terroristes islamistes en détention et à leur sortie, constitue également un enjeu sécuritaire majeur.

Avec plus de 450 individus actuellement incarcérés pour des faits de terrorisme et plus de 270 individus libérés entre 2019 et 2021, la menace potentielle portée par les détenus et anciens détenus est au cœur des préoccupations de la DGSI. Commises dans un contexte de forte mobilisation de la mouvance islamiste radicale, les attaques de l’automne 2020 ont constitué une séquence terroriste inédite. Elles illustrent l’émergence d’une menace incarnée par des individus non nécessairement affiliés à une organisation terroriste et d’autant plus complexe à identifier avant leur passage à l’acte.

La question du rapatriement des enfants en Syrie est au cœur des analyses de la PNAT. Sur le rapatriement des enfants de djihadistes français actuellement détenus dans des camps gérés par des Kurdes de Syrie, Jean-François Ricard souligne qu’environ 200 d’entre eux sont déjà rentrés dans l’Hexagone. "Ils font aujourd’hui, en France, l’objet d’un suivi éducatif dans l’intérêt supérieur de l’enfant, et d’un suivi pluridisciplinaire qui fonctionne."

De plus, les camps sont situés dans des zones qui ne sont pas gérées par le pouvoir syrien, avec lequel la France n’a par ailleurs "pas de relations diplomatiques". On imagine les problèmes juridiques qui peuvent se poser quand les mères ne veulent que leurs enfants rentrent. Et si la centaine de mères françaises actuellement en Syrie devait être rapatriée, la France aura les moyens de les juger selon le PNAT.

Treize attentats terroristes ont eu lieu depuis 2017 en France et "on estime que 39 actions ont été déjouées", a précisé Jean-François Ricard sur France Info . "Il y a encore peu de temps, nous avons réussi à éviter une action terroriste, notamment par des très jeunes, parfois mineurs ou tout juste majeurs", soupçonnés de vouloir agir "avec des moyens rudimentaires mais totalement acquis à l’idéologie djihadiste".

Si le djihadisme "reste la menace numéro 1" en matière de terrorisme en France, elle n’est plus seule. Cela inquiète les services antiterroristes en France. Un certain nombre de groupes d’ultradroite se sont manifestés au cours des dernières années. Depuis sa création en 2019, le Pnat (parquet national antiterroriste) a ouvert un peu moins d’une dizaine de dossiers, deux d’entre eux ont déjà été jugés.

La mouvance terroriste d’ultradroite "vise de multiples cibles: institutionnelles, de la communauté juive ou d’autres communautés, et elle peut viser aussi des actions de masse et ça fait partie des inquiétudes que nous avons", a déclaré le procureur national antiterroriste

"C’est souvent une action qui commence à être mûrie à partir des réseaux sociaux, a encore déclaré le procureur antiterroriste. C’est l’un des vecteurs les plus importants et les services de renseignement sont très actifs, ils ont développé leurs compétences en la matière pour déjouer ce genre d’actions." Au lendemain du verdict du 13 novembre , on comprend que la France doit faire face à la menace terroriste islamiste d’abord mais l’ultra droite commence à inquiéter les services de renseignements français. Le Préfet Frédéric Potier sera l’invité de l’émission Sefarim sur Radio J pour parler de son roman policier La menace 732 qui raconte justement la menace de l’extrême droite contre la République.

https://youtu.be/Vp8uent6Luc

Michel Zerbib

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