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Le Hamas veut-il l'escalade avant la visite de Biden ?

Israël.

Le Hamas veut-il l'escalade avant la visite de Biden ?
(Crédit : DR)

Tir isolé ou coup de semonce ? La roquette tirée dans la nuit du 18 juin depuis la Bande de Gaza en direction d'Ashkelon a été interceptée par une batterie Dôme de Fer et quelques heures plus tard, l'aviation de Tsahal ripostait par une frappe contre une position du Hamas et un tir d'artillerie contre une tour d'observation édifiée par l'organisation palestinienne pour surplomber le mochav frontalier de Netiv Haassara, situé de l'autre côté du mur de sécurité. Sauf que le tir n'a fait que des dégâts mineurs, que les miliciens du Hamas ont réparés en quelques minutes, avant d'ajouter au sommet de l'échafaudage une pancarte avec l'inscription : "la destruction des occupants approche". Cette tour, qui a surgi il y a environ six mois, inquiète les habitants du mochav qui sont désormais à la merci d'un tir de sniper palestinien. Mais surtout, ils s'étonnent de l'absence de réaction de Tsahal face à cette nouvelle provocation, qui n'est pas sans rappeler ce que fait le Hezbollah sur la frontière libanaise. Le Hamas teste la réponse israélienne, comme il l'a probablement fait avec le tir de roquette, qu'il n'a pourtant pas revendiqué. Mais Israël tient l'organisation islamiste palestinienne pour responsable de tout ce qui se passe dans le territoire côtier sous son contrôle.

Depuis quelques semaines, les opérations antiterroristes menées par Tsahal dans les territoires autonomes de Judée Samarie semblent avoir fait reculer la violence. Si les incursions des forces de sécurité israéliennes donnent lieu à de violents accrochages avec des terroristes armés, comme lors de l'opération de  vendredi à Djénine, qui s'est soldée par la mort de trois Palestiniens qui avaient ouvert le feu sur les soldats, on constate une décrue des attentats. Ce qui ne signifie pas pour autant que le Hamas ait renoncé à encourager la violence. Et pas seulement contre Israël, puisque l'Autorité Palestinienne a affirmé la semaine dernière avoir démantelé une cellule du Hamas, qui projetait une attaque à l'explosif contre une base des services de sécurité de l'Autonomie.

Les responsables de la défense israélienne n'excluent pas une volonté de réamorcer une escalade de la part de l'organisation terroriste, à quelques semaines de la visite du président Biden, qui doit se rendre en Israël, mais aussi à Bethlehem les 13 et 14 juillet prochains, avant sa visite en Arabie Saoudite. Ce qui peut expliquer la riposte a minima de Tsahal, samedi après le tir de roquette de Gaza. En revanche, le ministre israélien de la Défense a décidé de geler l'octroi des deux mille permis de travail en Israël supplémentaires qu'il avait validé le 16 juin pour les journaliers gazaouis. Ils devaient s'ajouter aux 12 mille déjà accordés aux habitants de l'enclave palestinienne, pour arriver à 20 mille dans les prochains mois, alors qu'il n'y en avait que 5.000 au début de l'année. Israël détient ainsi un levier supplémentaire pour obliger le Hamas à respecter la trêve en vigueur depuis l'opération Gardiens des Murailles, il y a un peu plus d'un an, car l'organisation qui gouverne la Bande de Gaza a besoin des devises que rapportent les ouvriers pour donner une respiration à son économie. Les jours qui viennent diront si ce calcul a été payant.

Pascale Zonszain

pzoom200622

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