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Une substance également protectrice du cerveau, la N-acétylcystéine, la chronique du docteur Serge Rafal

France.

Une substance également protectrice du cerveau, la N-acétylcystéine, la chronique du docteur Serge Rafal
(Crédit : DR)

Comme Mr ou plutôt comme Mme Jourdain, vous avez déjà dû l’utiliser sans le savoir pour des problèmes infectieux hivernaux car elle entre dans la composition de nombreux fluidifiants bronchiques (Exomuc°, Mucomyst°), médicaments destinés à faciliter l’élimination des sécrétions denses et visqueuses, en les rendant moins épaisses. Mais cette substance est beaucoup plus que cela puisqu’elle est le précurseur du glutathion, un protecteur cellulaire primordial, dont je vous ai parlé au mois de mars.

Le glutathion est un antioxydant puissant qui joue un rôle crucial dans les défenses de l’organisme, la stimulation du système immunitaire, la régulation des mécanismes essentiels à l’homéostasie (synthèse des protéines, expression des gênes, fonctionnement des enzymes…), le métabolisme et l’élimination des toxines ou détoxication, des pesticides ou des résidus médicamenteux, la neutralisation des métaux lourds, la prévention des maladies neuro-dégénératives (déclin cognitif lié à l‘âge, Alzheimer, Parkinson). La production par le foie de cet anti-vieillissant physiologique diminue vers 40 ans et devient insuffisante si l’environnement et l’hygiène de vie ne sont pas irréprochables d’où l’utilité voire la nécessité d’une complémentation.

Comme la N-acétylcystéine est le précurseur du glutathion et qu’elle possède un fort pouvoir pénétrant, elle est indiquée dans la protection de nombreuses fonctions et organes : cerveau, cœur, foie, poumons, reins. C’est ainsi, qu’outre son action bronchique la plus connue, elle prévient ou atténue les lésions hépatiques déclenchées par le paracétamol, toxique en prise prolongée au-delà de 3g/jour. Et elle permettrait également de lutter contre les addictions, l’hypertension artérielle, le diabète (en améliorant la tolérance au glucose et la sensibilité à l’insuline).

Certains la proposent en psychiatrie, c’est ce que nous a expliqué début juin dans Refoua, à réécouter en podcast, un des éminents spécialistes de la psychonutrition, le Dr Guillaume Fond, auteur de « Bien manger pour ne plus déprimer » chez O. Jacob. La NAC, d’après des études scientifiques récentes, améliorerait la plasticité du cerveau en modulant certains récepteurs du glutamate, substance excitante, impliquée dans les TOC. Et elle aurait une action contre la dépression mais à doses plus importantes que son utilisation habituelle en infectiologie. 

En pneumologie, on donne 600 mg/jour. En psychiatrie, les doses sont très supérieures, se situant autour de 2g/jour. On la trouve en parapharmacie sous diverses galéniques : ampoules, comprimés, gélules, poudre pour solution.

« Il faut manger pour vivre et pas vivre pour manger » nous dit Molière. Et je rajouterai, mais pas n’importe quoi pour aller bien mentalement. La psychonutrition, qu’on découvre progressivement, va probablement façonner ou peut-être influer le visage de la psychiatrie. Et des substances comme les om-3 (DHA et EPA), les probiotiques, certaines vitamines, la NAC… vont trouver leur place dans l’arsenal thérapeutique à côté des psychotropes, une des principales découvertes médicales du XXème siècle, et des nombreuses méthodes d’accompagnement qui subissent elles-aussi leur mue.

https://youtu.be/bCRJF0j_n98

Docteur Serge Rafal

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