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Les derniers mots au nom des victimes ! La chronique de Michel Zerbib

France.

Les derniers mots au nom des victimes ! La chronique de Michel Zerbib
(Crédit : Twitter)

On essaye de vous faire vivre les moments forts . Il s’appelle Bruno Lombard. L'avocat, mains derrière le dos, marche autour de la barre mais le président lui rappelle qu'il faut parler dans le micro, le procès étant diffusé dans d'autres salles que la salle d'audience, via la webradio, et enregistré pour l'Histoire. 

Me Lombard représente la famille de Hyacinthe, « assassiné par l'escadron de la mort à la terrasse de La Belle équipe. » Il évoque le père de Hyacinthe, et, pour son client, « le casting de l'accusation est le bon et reflète une réalité criminelle »  Autrement dit, il est convaincu de la culpabilité des accusés. 

Me Bruno Lombard évoque encore le père de Hyacinthe, un homme « rongé par l'acide quotidien de la disparition de son fils ». Un homme qui se pose des questions « Est-ce qu'il existe des accusés indéfendables ? » L'avocat répond à sa question : non, car « le droit charpente notre démocratie ». 

Me Lombard parle des accusés, de « ceux qui furent jadis des terroristes triomphants » dit-il. Il évoque les faits, des attentats commis avec « des mitraillettes contre des mains nues ». Les terroristes sont depuis, selon lui, devenus "honteux". 

L'avocat s'adresse ensuite à Salah Abdeslam, le principal accusé. « N’employez pas le terme d'humanité dont vous ignorez le sens ». Une référence aux propos tenus par le principal accusé au mois d'avril : il avait déclaré qu’un attentat était prévu dans un café du 18e arrondissement de Paris et qu’il devait s’y faire exploser . Il affirmait avoir renoncé à actionner sa ceinture d’explosifs. Par "humanité" et après avoir observé les clients de l’établissement "en train de danser, de rigoler", selon le terroriste. Insupportable.

Certains avocats ont mis l’accent sur les défaillances de l’Etat dans la lutte contre le terrorisme. C’est le cas de Me David Lepidi. "Qui veut la fin veut les moyens", plaide-t-il :  "Si on veut que cessent les horreurs répétées du Bataclan, de La Belle Equipe ou de Nice, il faut en vouloir".  Il s'interroge donc sur les moyens alloués à la lutte contre le terrorisme. L'avocat poursuit sa plaidoirie Ses clients vont demander des dommages et intérêts, ils seront « alloués à des associations qui luttent pour promouvoir la compréhension mutuelle ». 

Des novices ont aussi participé à ce procès historique. Me Ynès Essabaa se présente avec la barre avec un petit sourire, elle explique plaider pour la première fois devant une cour d'assises.

Mais Me Essabaa est l'avocate de Guillaume Valette , survivant du Bataclan, qui s'est donné la mort deux ans après les attaques terroristes, dans la nuit du samedi 18 au dimanche 19 novembre 2017. "La 131e victime des attentats du 13 novembre 2015", dit son avocate à la barre. Son suicide est la « conséquence ultime des attentats ». !

Me Claire Josserand-Schmidt  pose une question à la cour : « Etiez-vous préparés à entendre tant de douleur, tant de destins tragiques, tant de vies bouleversées ? » Et puis elle ajoute : "Nous avons bien remarqué vos yeux rougis." 

Les victimes sont venues chercher "une écoute attentive" et "une place", au procès des attentats du 13-Novembre : ils ont "trouvé les deux", dit Me Josserand-Schmidt. 

Me Josserand-Schmidt voudrait plaider une heure pour chacun de ses clients, cela ferait 37 heures, explique-t-elle. L'avocate va les citer, chacun d'eux. 

L'avocate rappelle que les accusés peuvent encore s'exprimer, et que la cour, elle, livrera "la vérité judiciaire". Mais « votre verdict ne marquera pas la fin de l'histoire », poursuit Me Josserand-Schmidt : « Tout ce qui se dit ici doit servir dehors à la lutte contre le terrorisme. »

Me Daphné Pugliesi a expliqué d'abord avoir défendu l'un des accusés du procès des attentats de janvier 2015. Dans ce procès des attentats du 13 novembre 2015, les "droits de chacun ont été respectés : celui du silence comme celui de la parole spontanée, même si elle a été rare"

La parole est ensuite à Me Laurence Cechman. c’était l’une des avocates phare du procès Hyper Cacher. Elle commence par évoquer son client, Guillaume, survivant de l'attaque du Bataclan. Guillaume "a surtout enjambé, comme il ne cesse de le dire, des corps blancs de personnes s'étant vidées de leur sang." Me Cechman répète la dernière partie de cette phrase, plus lentement, détachant bien chacun de ces mots, pour bien insister sur l'horreur de cette réalité. 

Dernier de cette séquence, Me Bernard Benaiem achève sa plaidoirie par ces mots, qu'il adresse à la cour, et au sujet du verdict que les magistrats doivent rendre le 29 juin : « Le destin de la France se joue au travers de cette décision. » Les réquisitions commencent ce mercredi

https://youtu.be/LZ5EZbB3_4w

Michel Zerbib

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