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Le temps des procès et des thèses sur une "mise en scène de la mort" du petit Mohamed, la chronique de Michel Zerbib

France.

Le temps des procès et des thèses sur une "mise en scène de la mort" du petit Mohamed, la chronique de Michel Zerbib
(Crédit : Twitter)

Il me sera difficile dans ce troisième volet de tout raconter de histoire qui continue encore aujourd’hui de susciter la polémique et rappeler la difficulté qu’ a toujours eu Israël à communiquer (affaire de la journaliste palestinienne mai 2022). Le cœur de la controverse : les images filmées par France 2 ce 30 septembre 2000 par le cameraman palestinien sont sujettes à caution en raison de beaucoup de lacunes , d’omissions ou d’incohérences.

Ainsi la 11e chambre de la Cour d’Appel de Paris , visionne en public les rushes de France 2 lors d'une audience relais du 14 novembre 2007 où se présente Charles Enderlin avec son avocate Me Bénédicte Amblard et Alain Lardière, directeur adjoint de l’information chargé des reportages de France 2, pour l'interroger notamment sur leur durée controversée de 18 minutes par rapport aux 27 minutes initiales par l'appelant Philippe Karsenty . Ayant fait appel de sa condamnation de 2006, Philippe Karsenty est relaxé par la Cour D’appel le 21 mai 2008, cour qui ne se prononce pas sur l’authenticité des images mais estime que Philippe Karsenty est resté dans les limites du droit à la critique. C'est d’ailleurs Philippe Karsenty qui commandite un rapport balistique, établi en 2008, dont il tirera un argument selon lequel les impacts de balles ne provenaient pas de tirs depuis la position israélienne. La Cour de cassation casse et annule l'arrêt de la cour d’appel de Paris du 21 mai 2008, à la suite d'un pourvoi formé par France 2 et Charles Enderlin, au motif que cette cour d'appel ne pouvait ordonner à France 2 de montrer les rushes non diffusés. L'audience aura lieu le 16 janvier 2013, et, après deux reports, le 26 juin 2013, la cour d'appel de Paris condamne cette fois Philippe Karsenty pour diffamation, et porte à 7 000 euros les dommages et intérêts versés à Charles Enderlin et à France 2.

C’est en octobre 2004, à la suite de nombreuses pressions, que France 2 accepte de diffuser en cercle privé la totalité de la cassette à trois journalistes : Daniel Leconte ARTE, Denis Jeambar directeur de l’Express et Luc Rosenzweig, ancien rédacteur en chef du Monde. Luc Rosenzweig affirme que, lors du visionnage des rushes, « l’image finale coupée par Charles Enderlin montrait l’enfant, supposé mort, levant la jambe et tournant la tête en direction de la caméra ». Il ajoute également que « d’autres scènes montrant des manifestants blessés étaient purement et simplement jouées, ce que reconnaissaient même les représentants de France 2 assistant à la projection ». Le 16 août 2007, le président du CRIF Richard Praquier demande à France 2 de voir l'entièreté de ces rushes, même ceux de l'agonie de Mohamed al-Durah qu'Enderlin avait coupés, considérant qu'elle « était trop insupportable ». Son prédécesseur, Roger Cukierman, avait formulé la même demande.

En novembre 2004 déjà, à la suite de l’extension de la polémique, et pour prouver la bonne foi de Charles Enderlin et de son cameraman , France 2et Arlette Chabot montre le reportage tel qu’il avait été diffusé le soir de la mort comparé à celui réalisé pars Associeted Press On montre aussi des images du cadavre de l’enfant à la morgue, ainsi que des images récentes du père de l’enfant montrant ses cicatrices. France 2 maintient sa position et porte plainte contre X pour diffamation.

Les images montrent les cicatrices de Jamal al-Durah, le père de Mohammed al-Durah, le jour de la mort de son fils. Ces images sont elles aussi contestées, et les promoteurs de la version d’une mise en scène affirment que le père du petit Mohammed n’avait pas été blessé. France 2 avait même réalisé un reportage à Amaznn ou le roi avait visité à l’hôpital de père de l’enfant et prouvé que les cicatrices correspondaient bien aux blessure de Netzarim. Mais, sur les blessures de Jamal al-Durah, le père de Mohammed al-Durah, la Ména a une tout autre explication : ces cicatrices seraient les marques de « blessures par hache » datant de 1992 causées par des « miliciens palestiniens » qui auraient agressé Jamal al-Durah, et soignées par le Dr Yehouda David ; et la Ména livre sur son site une interview avec le docteur en question, dont les propos sont repris par Philippe Karsenty. Radio J vérifiera aussi les dires et les preuves de ce qu’avancent le médecin israélien , la Mena et Philippe Karsenty. Troublants , ces éléments ne vont pas éteindre la polémique sur une supposée mise en scène du meurtre de l’enfant palestinien : certains vont aller plus loin en affirmant que l’enfant n’est pas mort ! Et le pensent encore aujourd’hui.

https://youtu.be/r-8-6XE6uRo

Michel Zerbib

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