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La coalition Bennett va-t-elle manquer de souffle ?

Israël.

La coalition Bennett va-t-elle manquer de souffle ?
(Crédit : Twitter)

Le Premier ministre israélien aurait pu le faire il y a des mois. Il aura attendu presque la dernière minute pour enclencher la procédure qui exclut définitivement Amichaï Chikli de son groupe parlementaire. La décision n'a pas été prise par le parti Yamina, mais par la commission de la Knesset, à l'issue d'un débat particulièrement houleux et qui se poursuivra très probablement devant les tribunaux civils, si l'on en croit le député concerné. Chikli avait été le premier à claquer la porte du parti de Naftali Bennett, l'an dernier, quand le chef de Yamina s'était engagé dans la négociation avec le leader centriste Yaïr Lapid pour la formation d'une coalition. L'élu nationaliste avait averti qu'il ne pourrait en conscience soutenir une alliance avec un parti arabe islamiste, et s'était donc mis en retrait, avant même la signature de l'accord de coalition. Et pourtant, son patron avait décidé de ne pas prendre de sanctions, estimant que sa coalition pourrait tourner, même à une seule voix de majorité. L'équation a évidemment changé quand une deuxième élue de Yamina, Idit Silman a à son tour annoncé le 6 avril, qu'elle ne soutiendrait plus la coalition, la plaçant du même coup à égalité 60-60 avec l'opposition. Si un troisième député Yamina se joignait aux deux transfuges, ils seraient alors en mesure de former un groupe parlementaire indépendant, mettant définitivement en minorité le parti de Naftali Bennett et sa coalition. C'est donc pour éviter ce scénario catastrophe que le patron de Yamina a donc décidé de passer à l'offensive en faisant jouer la procédure de désertion, qui doit être votée en commission parlementaire et qui réduit fortement la marge de manœuvre du député sanctionné. Amichaï Chikli va se retrouver seul sur les bancs de l'opposition, sans pouvoir rejoindre un groupe existant et ne pourra se représenter à la prochaine législature que sur une liste entièrement nouvelle. Ce qui signifie aussi que pour détacher un groupe de Yamina, il faudrait deux nouvelles désertions, ce qui commence à faire beaucoup.

Mais cela ne résout pas pour autant les autres difficultés de la coalition. Comment va se réorganiser le partenariat avec le parti Ra'am de Mansour Abbas, qui avait annoncé sa mise en retrait provisoire de la majorité, il y a deux semaines, sur fond de tensions sur le Mt du Temple. Le parti islamiste avait, ce faisant,  donné la preuve de sa maitrise de la navigation politique, puisque la décision avait été prise par son conseil religieux, mais aussi en accord avec Naftali Bennett et Yaïr Lapid. Les deux patrons de la coalition avaient en effet estimé que la formule proposée par Mansour Abbas arrangeait tout le monde. D'abord parce que la Knesset est en vacances parlementaires jusqu'au 8 mai et ensuite parce que les députés islamistes ne seraient plus tenus comptables de décisions du gouvernement sur les questions sécuritaires ou la répression des émeutes sur le Mt du Temple.

Mais en s'engageant dans une course en vue de prévenir des crises ponctuelles, la coalition Bennett-Lapid épuise ses réserves d'énergie politique, qui pourraient lui manquer face à une crise majeure. Qui pourrait être par exemple liée à la situation sécuritaire. Et c'est bien là-dessus que mise l'opposition.

Pascale Zonszain

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