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Le bilan de la Présidence Macron sur les relations hightech France-Israël, la chronique de Daniel Rouach

Israël.

Le bilan de la Présidence Macron sur les relations hightech France-Israël, la chronique de Daniel Rouach
(Crédit : DR)

« Ambiance surchauffée mardi à Tel-Aviv au salon de l’innovation DLD, qui avait pour guest star Emmanuel Macron, reçu par le gourou de la tech israélienne Yossi Vardi. A 73 ans, celui qui a fondé ou soutenu plus de 86 jeunes pousses, tel Mirabilis, l’inventeur de ICQ (cédé à AOL pour 400 millions de dollars), n’a pas boudé son plaisir face au patron geek de Bercy.

De son côté, le ministre de l’Economie n’a guère eu de mal à expliquer pourquoi il avait mis le cap sur la « Nation Start-up », second pôle d’innovation mondial derrière la Silicon valley. « Nous avons besoin de votre énergie ! », a lancé le VRP de la French Tech ».Un article de Henri Cukierman, Président de la CCFI (Paris). La Chambre de commerce France Israël CCFI et son homologue israélienne CCIIF s’activent à améliorer les échanges économiques entre les deux pays, en retard notamment vis-à-vis de ceux de l’Union européenne. Pour cela, il faut mieux expliquer les images réciproques des deux pays qui ne correspondent pas actuellement toujours à la réalité.

La réalité israélienne vaut le détour et est un encouragement à renforcer sensiblement les échanges entre la France et Israël. Pour la comprendre, rien de tel que d’aller sur place. Les entrepreneurs qui se rendent en Israël pour la première fois sont surpris de voir un pays en paix avec moins de policiers à Tel-Aviv qu’à Paris.

Un autre étonnement est de constater le mélange des populations : le vice-président de la Cour suprême est arabe ; le Technion, université classée dans le Top 100 dans le classement de Shanghai et avec laquelle l’X a signé un accord de coopération, compte 20% d’élèves arabes comme dans l’ensemble de la population israélienne ; à Hadassah, le plus grand hôpital israélien, la moitié des patients et des médecins sont arabes. Les valeurs humaines israéliennes et françaises sont d’autant plus proches que 15 à 25% des Israéliens sont d’origine francophone.Israël est-il un partenaire intéressant ? Sur le plan macroéconomique, c’est l’un des pays de l’OCDE qui a le mieux traversé la crise. Cela ne veut pas dire que c’est un pays parfait : deux segments de la population, les Juifs orthodoxes et les familles arabes traditionnelles, sont pauvres car il s’agit de familles nombreuses dont un seul parent travaille, le mari dans les familles arabes et la femme chez les Juifs orthodoxes car les maris étudient les textes sacrés toute la journée. De même, la proportionnelle intégrale conduit à un grand nombre de partis politiques et à des gouvernements dont la vie est courte.

Un niveau très élevé de dépenses en R & D

Comment expliquer les points forts d’Israël alors que son environnement géostratégique lui impose un budget militaire élevé et que ses ressources gazières récemment découvertes commencent à peine à être exploitées ?

Son surnom lui va comme un gant : dans la Start-up Nation, la R & D représente 5 % du PIB, à comparer à environ 2 % pour l’UE ; on trouve en Israël la plus forte densité au monde de start-up, d’ingénieurs et de chercheurs par rapport à sa population. Et Israël est en excellente position sur le Nasdaq, derrière les États-Unis et la Chine. Shimon Peres disait qu’Israël veut devenir le laboratoire du monde.

Des chambres de commerce très actives

Que font la CCFI en France et la CCIIF, Chambre de commerce et d’industrie Israël France à Tel Aviv, pour améliorer l’image d’Israël en France et de la France en Israël ? Tout d’abord, nous nous concentrons sur l’économie et ne touchons pas au politique, c’est une chance quand tout un chacun sait comment résoudre le conflit israélo-palestinien alors que, comme le disait aussi Shimon Peres, il y a deux choses qu’on ne peut pas faire en public, l’amour et la paix.

Le président du Medef israélien disait que, si on lui avait donné mission ainsi qu’au Medef palestinien de négocier un accord de paix, ce serait fait depuis longtemps ; il rappelait que le fer de lance de l’économie palestinienne est, comme en Israël, la high-tech et que 100 des 300 entreprises high-tech palestiniennes ont des accords avec des entreprises israéliennes.

Rencontres sur le terrain

Nous organisons, seuls ou en collaboration avec le Medef ou les cabinets ministériels concernés, des délégations de chefs d’entreprises qui accompagnent les présidents de la République successifs, les ministres de l’Économie ou du Numérique.

Certains groupes sont spécialisés par secteurs d’activité et font le tour d’homologues israéliens. Certains voyages sont organisés à l’occasion de salons ou d’expositions professionnelles : ainsi la délégation française a pu être la plus importante au Festival d’innovation DLD (Digital Living Design). Enfin, un dernier type de voyage est touristique, mais inclut des petits-déjeuners, déjeuners ou dîners avec des personnalités intéressantes.

Des comptes équilibrés

Comme pour l’ensemble de leurs activités, la CCFI et la CCIIF fonctionnent comme des PME qui se doivent d’équilibrer leurs comptes, cela implique de déléguer tout ce qui peut l’être en particulier à des agences de voyages qui facturent leurs prestations à des coûts compétitifs, la CCFI et la CCIIF se concentrant sur les points forts de leurs dirigeants bénévoles, expérience et compétence professionnelle et carnet d’adresses pour les contacts avec les entrepreneurs français et israéliens.

La CCFI et la CCIIF font également connaître Israël par un site mis à jour quotidiennement www.israelvalley.com, et dont 1 ou 2 articles apparaissent en général en première page dès qu’on lance sur internet une recherche concernant l’économie israélienne ou la vie des affaires.

Rencontres économiques et technologiques

D’autres événements constituent une excellente occasion de rappeler les caractéristiques de l’économie israélienne et faire se rencontrer des entrepreneurs ou des intrapreneurs des deux pays : depuis plus de dix ans, les Rencontres économiques et technologiques France Israël sont organisées avec la Chambre de commerce et d’industrie de Paris Île-de-France ; elles portent sur la cybersécurité et donnent lieu à 150 à 250 one to one d’une demi-heure entre grands groupes, PME et start-up français et israéliens. Le dîner annuel de la CCFI est en général présidé par notre ministre des Finances ou des Affaires étrangères, il regroupe 400 à 500 leaders d’opinion, PME et grands groupes. Les gouvernements français et israéliens marquent alors l’importance qu’ils attachent au développement des relations économiques entre la France et Israël.

Daniel Rouach

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