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Salah Abdeslam sort de son silence pour dire sa "honte" d’avoir "renoncé" à se faire exploser ! La chronique de Michel Zerbib

France.

Salah Abdeslam sort de son silence pour dire sa "honte" d’avoir "renoncé" à se faire exploser ! La chronique de Michel Zerbib
(Crédit : Twitter)

J’évoquais l’interrogatoire du Belge Mohamed Abrini a assuré mardi 29 mars au procès qu'il était «prévu» pour les attentats à Paris et Saint-Denis, contrairement à Salah Abdeslam qui avait finalement «pris sa place» quand il avait renoncé à participer. Malgré ses questions répétées, la cour n’est pas parvenue à établir à quel moment Mohamed Abrini a prévenu Brahim Abdeslam, le frère aîné de Salah Abdeslam qui se fera exploser dans un bar parisien, qu'il ne participerait pas à l'attaque. «Je ne peux pas, aller tuer des gens comme ça dans la rue», a-t-il répété depuis le box. Comme il y avait «un gilet explosif et une Kalachnikov en plus», Brahim Abdeslam «s'est tourné vers son frère», Salah, selon Mohamed Abrini.

"Monsieur Abdeslam, levez-vous", demande le président Jean-Louis Périès à Salah Abdeslam. «On va revenir sur les faits du 8 et du 9 novembre. Ce qui vous est reproché et attribué concerne la location de véhicules, une Clio et une Polo, et des allées et venues que vous avez pu faire le 11 et le 12 novembre», commence le président. Mais coup de théâtre d’Abdeslam qui déclare : «Bonjour monsieur le président, mesdames et messieurs de la cour. Je souhaite faire usage de mon droit au silence, je ne souhaite pas m’exprimer aujourd’hui», dit Salah Abdeslam, à la stupeur générale. «J'ai gardé le silence pendant six ans, c'était pas facile. C'était la position que je voulais adopter au début de ce procès. Mais j'ai changé d'avis, j'ai apporté des réponses. Je me suis exprimé à l'égard des victimes avec respect. Mais là, je ne souhaite plus m'exprimer. Je n'y arrive plus. Je n’ai pas à me justifier pour ça».

«Je vais donc poser des questions et je n'aurai pas de réponses. C'est ça ?», lui rétorque le président. Tout le monde à cet instant comprend que la montagne va coucher d’une souris. Certaines personnes sortent de la salle mais nous restons , on ne sait jamais. Peut être un revirement … très peu probable.

Le président Jean-Louis Périès pose plusieurs questions récapitulatives sur les dépôts d'argent, la location des voitures des terroristes ou encore la location des planques, auxquelles Salah Abdeslam a activement pris part. Sans réponse de l’intéressé, muet derrière son masque .
le trajet de Salah Abdeslam vers Paris le 12 novembre au soir : «On peut se demander ce qu'il s'est passé dans cette voiture. Vous écoutiez des chants djihadistes, quelle était votre détermination ?». La Clio, avec Salah Abdeslam et trois kamikazes qui se feront ensuite exploser, s’est ensuite rendue au Stade de France. Abdeslam n’y est pas mort. Pourquoi ?

Alors soit Salah Abdeslam a renoncé à faire exploser sa ceinture explosive, soit il a voulu aller au bout de son projet mais son matériel était défectueux. Des écrits laissés à sa famille semblent confirmer cette seconde hypothèse. Mais là encore, pas de réponse de l’intéressé.

"Moi ça m'intéresse de comprendre comment vous pouviez prendre tranquillement votre repas, discuter avec vos complices et de savoir dans quel état d'esprit vous étiez à la veille de commettre ce massacre. Je pense que c'était important", lance -t-il butant lui aussi sur le silence de Salah Abdeslam. «La lâcheté est la marque de fabrique des terroristes. Il n’y a aucun courage chez vous, c’est vraiment de la lâcheté à l’état brut.»

Les parties civiles vont se casser les dents sur le mutisme insupportable d’Abdeslam sauf pour une avocate, Maitre Josserand Schmidt qui use de ruse psychologiques et l’accusé brise le silence enfin à la surprise générale. "J’ai dit que j’ai renoncé à enclencher ma ceinture pas par lâcheté , pas par peur mais je ne voulais pas c’est tout". Pourquoi alors a-t-il raconté en rentrant en Belgique que sa rencontre était défectueuse ? "J’avais peur du regard des autres , j’avais 25 ans , c’est ca aussi. J’avais HONTE tout simplement."  Il ne répondra plus aux autres avocats qui moquent sa lâcheté "il nous prend pour des marionnettes".

Un expert prend la parole concernant le gilet explosif abandonné par Salah Abdeslam à Montrouge, le soir du 13 novembre 2015. Le gilet, tel quel, n’était pas opérationnel.

Salah Abdeslam sort de nouveau du silence : «Le jour où j'ai abandonné cette ceinture, je l'ai mise dans un endroit où il y a peu de chances qu'elle soit retrouvée ou manipulée … c'est pour ça que j'ai retiré le bouton poussoir et la pile». Et puis il ne répond plus .

Me Didier Seban, va résumer l’agacement de la cour et sa colère : "Monsieur Abdeslam, vous saviez que dans ce gilet, il y avait des écrous pour tuer plus de monde ? Vous saviez que les personnes que vous avez déposées au Stade de France ont tué un homme ? Vous ne leur répondez rien à ces victimes ? C'est de la perversité..."

https://youtu.be/Tr_T4owNu54

Michel Zerbib

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