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Manger mieux pour manger moins, la chronique du docteur Serge Rafal

France.

Manger mieux pour manger moins, la chronique du docteur Serge Rafal
(Crédit : DR)

Nous savons à présent que la répétition des régimes est le plus souvent vouée à l’échec avec en particulier un effet yoyo fréquent et délétère. Leur prescription doit donc être mûrement réfléchie et leur mise en œuvre de préférence accompagnée afin d’obtenir non seulement la perte de poids, ce qui est « relativement » aisé du moins au début, mais surtout la stabilisation qui est, elle, plus aléatoire et source de rechute presque irrémédiable et de reprise de poids par une spirale désespérante : régime-perte de poids-équilibre au-dessus du poids de départ et parfois en prime des troubles du comportement alimentaire (compulsions).

C’est un excès de masse graisseuse qu’on mesure par l’IMC (je vous rappelle que c’est le poids en kilos divisé par la taille en m2) : la norme se situe entre 18,5 et 25 kgs/m2, le surpoids, ce sont des chiffres compris entre 25 et 30 kilos/m2, l’obésité des chiffres supérieurs à 30. Cette mesure a ses limites car certains sportifs particulièrement costauds et en parfaite santé, comme par exemple Teddy Riner, sortent de ces normes et entrent dans la définition mathématique de l’obésité.

Se sentir bien tout en atteignant une perte de poids progressive de 5 à 10% du poids initial, ou en récupérant son poids de forme et en le maintenant, sans souffrance physique ou morale en redécouvrant le plaisir de la nourriture c'est à dire en mangeant mieux, de tout, sans se priver de façon drastique, trop longtemps. Il faut donc surtout changer ses habitudes alimentaires, lentement, progressivement, en douceur, sans tomber dans ce que certains appellent la tyrannie nutritionnelle ou l’orthorexie.

La société voue un culte à la minceur et encourage les régimes. Mais beaucoup de propositions obéissent à un effet de mode ou de saison et sont plus mercantiles que physiologiques, se préoccupant surtout du court terme qui ne pose généralement pas de problème, délaissant l’épineuse difficulté de la stabilisation et sa spirale diabolique qui augmente in fine le poids, les risques cardio-vasculaires et métaboliques (IDM, hypertension artérielle, diabète) et nous l‘avons évoqué les troubles du comportement alimentaire avec ses pulsions d’hyperphagie.

La perte de poids est un processus qui exige de la motivation, de la patience, du temps. Il faut être à l’écoute de son corps et faire la paix avec lui pour manger mieux et ainsi moins, sans faire de fixation sur un contrôle trop strict qui peut finalement se transformer en perte de contrôle.

Manger sainement, ça n’est pas manger sans sucre, sans sel, sans matières grasses, sans gluten, sans lactose, bio, vegan ?! Il n’y a pas de bon ou de mauvais aliment, d’aliment autorisé ou interdit. Tout est un problème de pondération, il faut manger varié et équilibré.

Le romancier américain Jeff Rovin écrit :« La chose la plus difficile dans un régime, c’est de regarder les autres manger ». Sauf si l’on adopte la formule des WW : « Pour maigrir, rien ne sert de se priver, mieux vaut manger de tout, raisonnablement, sans restriction, en écoutant sa faim ». Je rajouterais une notion qui me tient à cœur même dans la frugalité qui est la mienne, le plaisir.

https://youtu.be/5VxcMV2R9Ks

Docteur Serge Rafal

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