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7 faits indiscutables sur l’invasion russe de l’Ukraine, la chronique d'Arié Bensemhoun

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7 faits indiscutables sur l’invasion russe de l’Ukraine, la chronique d'Arié Bensemhoun
(Crédit : DR)

Près de quinze jours après avoir lancé ses chars et ses avions à l’assaut de l’Ukraine sans casus belli qui pourrait justifier une intervention armée et sans aucun grief légitime, Vladimir Poutine s’est enlisé dans un désastre stratégique et politique dont il est l’unique responsable. En plus de s’être mis à dos la communauté internationale, la Russie a rencontré une résistance farouche à laquelle elle ne s'attendait pas, l’incitant même à recruter des islamistes tchétchènes, les néo-nazis du groupes Wagner, et plus récemment des combattants syriens pour les utiliser dans la prise de contrôle des zones urbaines, comme l’a indiqué le Wall Street Journal

Dans la chronique de cette semaine, je veux répondre en 7 points à ceux qui cherchent des circonstances atténuantes à l’invasion de l’Ukraine par la Russie de Vladimir Poutine.

1. Rien ne saurait justifier cette agression, pas même une interprétation erronée de l’histoire. L’intervention des forces armées russes et les bombardements sur le territoire ukrainien constituent une tragédie pour la région et pour le peuple ukrainien. Le Président russe a piétiné l’indépendance d’un Etat souverain, et bafoué le droit international, en abandonnant la voie de la négociation et de la raison. L'invasion russe a vu plus d’un million et demi de personnes fuir le pays dans ce que l'ONU a qualifié de crise des réfugiés à la croissance la plus rapide en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

2. Le prétexte invoqué par Vladimir Poutine pour justifier son agression est fallacieux.  Après l’annexion de la Crimée, il a suscité et armé le mouvement indépendantiste dans le Donbass pour justifier de porter secours aux populations russophones prétendument persécutées. Rappelons par ailleurs qu’au moment de l’agression russe, l’Ukraine n’avait demandé ni adhésion à l’OTAN ni à l’Union européenne. Et quand bien même elle l’aurait fait, c’eût été son droit. Aucun texte international ou accord bilatéral ne l’en empêche. De plus s’il n’y avait pas de raison pour l’Ukraine de le faire, l’agression russe vient de lui en donner une, et la meilleure qui soit ! 


3/ La comparaison avec la crise de Cuba n’est pas pertinente. Ni les américains, ni l’OTAN n’ont installé sur le sol ukrainien de bases militaires et encore moins des missiles nucléaires qui pourraient être une menace contre la Russie, comme ce fut le cas lors de la crise dite de la Baie des cochons. L’Ukraine est un Etat pacifique et désarmé face à son agressif voisin qui a demain de le soumettre.


4/ Sur les ambitions de la Russie. Le 26 février, la Fondation pour l’innovation politique (Fondapol) a traduit du russe au français la version complète d’un édito de l’agence russe RIA Novosti, signé du chroniqueur Pyotr Akopov et titré « L’avènement de la Russie et du nouveau monde ». Cet article décrit le projet impérialiste conçu par Vladimir Poutine c’est-à-dire la russification totale de l’Ukraine et de la Biélorussie qui y est présentée comme le point de départ d’une recomposition de l’ordre mondial. Nous sommes loin du prétexte de la légitime défense.


5/ Ceux qui pensent qu’il ne faudrait pas aider les Ukrainiens au prétexte de l’antisémitisme qui y régnait avant, pendant et après la Seconde Guerre mondiale se fourvoient. A-t-on oublié que c’était aussi la réalité de toute l’Europe et de la Russie ? A l’heure où l’extrême-droite prospère encore dans de nombreux pays européens, dont la France, nul ne saurait donner de leçons à ce sujet. Personne n’oserait aujourd’hui traiter les Allemands comme des pestiférés parce que l ‘Allemagne nazie a imaginé et mis en œuvre la solution finale. Soyons sérieux, ce sujet est trop sensible pour être instrumentalisé à mauvais escient.

Alors, pourquoi ce biais contre l’Ukraine qui est aussi le pays qui, malgré son passé, a porté un homme juif vit une forte communauté juive et qui entretient d’excellentes relations avec Israël ?

 6/ Israël justement se trouve dans une position délicate dans ce conflit entre la Russie et l’Ukraine. En se rendant au Kremlin, samedi 5 mars, en plein shabbat, pour s’entretenir durant trois heures avec Vladimir Poutine de la guerre qu’il mène en Ukraine, Naftali Bennett en a surpris plus d’un parmi les diplomates et observateurs en Israël et dans le monde, en saisissant une occasion historique d’agir en médiateur dans ce conflit. On ne peut que se féliciter, dans ce moment tragique, de voir ce petit pays, menacé de toute part, capable de déployer une diplomatie de paix pour préserver des vies humaines.

7/ Enfin la menace nucléaire. C’est le premier de tous les dangers qui pourrait faire disparaître l’humanité de la surface de la terre. Il faut s’inquiéter du fait que la bombe atomique ne soit plus un élément de dissuasion, d’équilibre de la terreur ou un « pacificateur ». Non, nous avons changé d’époque. L’arme nucléaire sert aujourd’hui à une nouvelle forme de « terrorisme géopolitique » et celui qui la détient peut obtenir ce qu’il veut parce qu’elle procure une « immunité stratégique ». 

Ceux qui négocient avec les Iraniens devraient toujours avoir cela à l’esprit.


La période qui s’ouvre s’annonce extraordinairement dangereuse et imprévisible. Car tout dans le parcours et le règne politique de Poutine indique qu’il ira jusqu’au bout, et, si le pire n’est jamais sûr, nous aurions tort de ne pas nous y préparer !

Arié Bensemhoun

chronique-arie-bensemhoun-080322

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