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"La majorité des juifs d’Ukraine sont partis", dit le vice-président de la communauté juive d'Odessa

International.

"La majorité des juifs d’Ukraine sont partis", dit le vice-président de la communauté juive d'Odessa
(Crédit : Twitter de Refael Kruskal)

Les juifs de Kiev sont parti. C’est l’un des horribles constats de cette guerre que Moscou affirme avoir déclaré au nom d’une « dénazification » de l’Ukraine. Aujourd’hui, ils sont environ 5 000 juifs à avoir quitté le pays selon Josef Zissels, le président de l’Association des organisations et communautés juives d’Ukraine. Vendredi 4 mars, le gouvernement israélien indiquait par ailleurs qu’environ 10 000 ukrainiens devraient faire leur alyah dans les semaines à venir.

Interviewé ce matin par Ilana Ferhadian dans le Morning sur Radio J, Refael Kruskal, rabbin, vice-président de la communauté juive d'Odessa et PDG de l'organisation TIKVA - un réseau d'écoles juives, d'orphelinats et de programmes de soins communautaires - a fait un état des lieux de la situation.

Il affirme avoir sauvé 270 enfants, dans des groupes scindés en deux. "Maintenant, nous sommes en sécurité, nous venons juste de traverser la frontière, de l’Ukraine vers la Roumanie avec à nos côtés tous les enfants qui étaient présents dans les orphelinats d’Odessa - des bébés, mais aussi des étudiants… Tous ceux qui ont réussi à passer la frontière aisément - ou du moins aussi facilement que possible - se sont rendus en Moldavie. Nous avons emmené les autres enfants dans des lieux sûrs en Ukraine à côté des montagnes des Carpates."

Des enfants "incroyables" pour Refael Kruskal

Pour le rabbin, l'expérience reste déchirante, même si pour lui, les enfants ont montré un comportement extraordinaire : "Les pleurs, la marche dans la boue, l’attente pendant 4 heures à la frontière… C’est une expérience terrible. Mais les enfants ont fait preuve de résilience. Ce sont des enfants incroyables, et tellement forts. Ils viennent tout le temps me voir et me demandent : « Refael, est ce que vous souhaitez quelque chose à boire ? Est ce que vous voulez quelque chose ? » Ils sont super attentionnés et incroyables. Imaginez, ils sont sortis deux fois en 30 heures sur la route ! Et après tout ça, ils ne savent toujours pas s’ils seront en sécurité. Ils ne savent pas quand ils reverront leur maison à nouveau, leur lit. La vie, leurs vêtements…"

Source : https://www.instagram.com/p/Cah4jZCoKxD/

Refael Kruskal, descendants de juifs déportés à Bergen-Belsen en Allemagne raconte avoir appréhendé la guerre, et avoir préparé des fournitures en amont de la catastrophe : "J’espérais que cela ne se passe jamais. Mais je croyais bien que cela pouvait arriver. Mon père a été déporté dans le camp de concentration de Bergen Belsen en Allemagne… et on apprend de notre histoire. L’histoire nous apprend à nous préparer. Donc, oui, on était le mieux préparés, avec des camions de nourriture, des générateurs, des sacs de couchage. Absolument tout a été préparé en amont. Enfin, jamais dans mes rêves les plus fous, j’aurais pensé devoir utiliser tout ça."

La force du peuple juif

Pour Refael Kruskal, pas question, même dans ce terrible moment, d'oublier d'être juif, comme il le raconte, toujours sur Radio J : Il n’y a rien de plus important que de montrer au monde et montrer a ceux qui essayent de nous tuer et de nous attaquer que nous sommes là pour survivre. On a traversé tout cela. Le peuple juif a déjà traversé ça, et nous avons survécu… Comme mes grands-parents. Quand ils étaient à Bergen Belsen, tous les vendredi soir, ils n’ont jamais manqué un kiddouch. Donc j’ai dit que nous allions faire pareil, aussi difficile que soit la situation. Il peut y avoir des bombes qui continuent à nous tomber dessus. 2000 ans que cela se passe comme ça. Alors rien ne pourra nous arrêter."

Aujourd'hui, plus de 5000 juifs sont sortis d'Ukraine. tous les jours, Refael Kruskal indique faire sortir 10 autobus d'Odessa. Juifs et non juifs, tout le monde peut rejoindre l'organisation.

"Tous ceux qui veulent nous aider, nous les aidons. Chaque personne qui veut monter dans le bus, chaque personne qui veut se joindre à nous. Chaque personne qui veut partir, nous l’aidons."

L'importance du don !

Pour le rabbin d'Odessa, il y a aujourd'hui urgence à aider ceux qui sont dans le besoin. Il s'agit d'une question vitale, comme il l'explique : "Plus nous avons de dons, plus vous pouvez littéralement sauver la vie des gens, héberger des gens, notamment dans mes immeubles à Odessa. Tous ceux qui ont peur peuvent y aller. Nous avons de la nourriture là-bas pour les gens, tous ceux qui ne peuvent pas partir. Une dame y a accouché vendredi dernier. Nous avons donc un gros besoin financier pour pouvoir faire face à tout ça. Je veux que les gens sachent que quand ils envoient de l'argent, ils sauvent des vies. Cet argent va sauver des vies."

Ilana Ferhadian

https://youtu.be/IO8G5zO20_8

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