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L'Iran défie Israël à Abu Dhabi

International.

L'Iran défie Israël à Abu Dhabi
(Crédit : Amos Ben Gershom/GPO)

Le tir d'un missile balistique contre Abu Dhabi par les milices yéménites Houthis, pendant le séjour du président Herzog aux Emirats était tout, sauf une coïncidence. La première visite d'Etat du président israélien aux Emirats arabes unis les 30 et 31 janvier, avait été annoncée publiquement plusieurs jours à l'avance. Contrairement à la visite de Naftali Bennett en décembre, qui n'avait été révélée qu'au moment du départ du Premier ministre pour Abu Dhabi. Le risque existait donc de voir les milices houthies soutenues par l'Iran tenter une action pendant la visite du chef de l'Etat israélien, mais il avait été considéré comme faible.

En revanche, ses implications devraient être concrètes. L'organisation pro-iranienne n'a d'ailleurs pas tardé à revendiquer son attaque, affirmant même qu'en plus du missile balistique tiré contre Abu Dhabi et intercepté par la défense aérienne émiratie, elle avait aussi lancé des drones sur Dubaï, sans d'ailleurs fournir aucune preuve de cette attaque. "Le gouvernement émirati est un outil entre les mains de l'ennemi israélien et il ne sera pas en sécurité tant qu'il attaquera notre peuple" avait affirmé le porte-parole des milices yéménites. C'est la troisième attaque en moins d'un mois contre les Emirats, qui font partie de la coalition menée par l'Arabie Saoudite et qui combattent au Yémen contre les forces pro-iraniennes. Israël considère de son côté cette implication iranienne au Yémen comme un front supplémentaire  à prendre en compte. Les missiles balistiques dont l'Iran a doté les Houthis ont une portée suffisante pour atteindre le sud d'Israël et menacer son trafic maritime civil et militaire. Et ces armes de précision sont celles dont l'Iran cherche aussi  à équiper le Hezbollah au Liban, et dont il peut déjà tester l'efficacité contre la coalition sunnite au Yémen, en Arabie Saoudite et désormais jusqu'aux Emirats.

Jérusalem s'est abstenu de réagir officiellement à l'attaque de dimanche soir, ce qu'il pouvait difficilement faire tant que le chef de l'Etat d'Israël était sur le sol émirati, sans mettre ses hôtes dans l'embarras, ni risquer une escalade. C'est le porte-parole du Département d'Etat américain qui s'est chargé de réagir : "Alors que le président israélien se trouve aux Emirats pour établir des ponts et promouvoir la stabilité dans la région, les Houthis continuent de mener des attaques qui menacent les civils" a déclaré Ned Price.

Itzhak Herzog, quant à lui, n'a été informé du tir qu'après l'interception du missile, alors qu'il était dans sa chambre d'hôtel à Abu Dhabi. Après de rapides consultations avec son staff, le chef de l'Etat a décidé de ne rien changer à son programme et de maintenir la seconde journée de sa visite. Mais quelques heures avant l'attaque, le président israélien qui était reçu par le prince héritier Mohammed bin Zayed l'avait assuré du "soutien total d'Israël face aux attaques de groupes terroristes contre sa souveraineté et de la compréhension d'Israël quant aux exigences sécuritaires des Emirats".

Cette attaque, même indirecte, de l'Iran contre les nouveaux alliés des "accords d'Abraham" souligne en tout cas sa préoccupation face au rapprochement croissant entre Israël et les Etats sunnites du Golfe. Téhéran ne voulait donc pas manquer l'occasion de réunir deux ennemis dans une même cible. Même s'il a manqué son coup.

Pascale Zonszain

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