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Prévenir et dépister les complications du diabète de type 2, la chronique du docteur Serge Rafal

France.

Prévenir et dépister les complications du diabète de type 2, la chronique du docteur Serge Rafal
(Crédit : DR)

Le diabète de type 2 est pour nous médecins une préoccupation majeure, un véritable fléau, en augmentation constante dans le monde et en France où il touche plus de 3 millions de personnes traitées médicalement mais auxquelles il faut ajouter environ 700 000 autres qui l’ignorent ou le négligent et vivent donc avec, risquant ses complications qui surviennent généralement, après une dizaine d’années d’évolution, bien souvent silencieuse.

Le diabète de type 1, c’est le diabète encore dit maigre ; il est moins fréquent, ne touche que 6% des patients. Il est diagnostiqué plus tôt, débute souvent au cours de l’enfance. C’est une maladie auto-immune, d’origine mal connue, qui survient volontiers sur un terrain génétique propice : des antécédents familiaux sont retrouvés dans 10% des cas. Ce diabète de type 1 résulte de la destruction des cellules du pancréas, celles qui produisent l’insuline, l’hormone qui fait baisser le sucre dans le sang. Son traitement consiste précisément à en apporter au moyen d’injections quotidiennes. On espère bien sûr la mise au point d’un traitement préventif comme par exemple un vaccin qui protégerait les enfants prédisposés à développer cette maladie. 

Encore appelé diabète gras, le diabète de type 2 est beaucoup plus fréquent, représente plus de 9 cas sur 10. Il est la conséquence d’une insulino-résistance. Cette hormone, à force d’avoir été sollicitée par des écarts de régime, n’est plus capable de faire entrer le sucre dans les cellules, celui-ci reste dans le sang ce qui entraîne l’hyperglycémie.

Il apparaît généralement après 40 ans, chez des personnes en surpoids ou obèses, dont l’hygiène de vie n’est pas parfaite (alimentation déséquilibrée, activité physique insuffisante ou inexistante), souvent de façon insidieuse avec peu ou pas de symptômes. L’organisme essaie toutefois de diluer le sucre trop élevé du sang puis de l’éliminer dans les urines ce qui entraîne deux signes précoces qui doivent attirer l’attention, une soif anormale et une polyurie. Mais c’est souvent une prise de sang systématique, lors d’un bilan, qui permet de suspecter et d’affirmer le diagnostic. 

On définit le diabète précisément par cet excès de sucre (glucose) dans le sang, qui se traduit par une glycémie à jeun égale ou supérieure à 1,25 g/litre ou 7mmol/litre et une hémoglobine glyquée entre 6,5 et 7%, qui dégradent progressivement l’état des vaisseaux sanguins et entraînent les complications.

Le diabète s’attaque à tous les vaisseaux sanguins, les petits et les plus gros : - L’atteinte des 1ers peut entraîner une rétinopathie pouvant aboutir à la cécité, une néphropathie avec insuffisance rénale, une neuropathie touchant volontiers les nerfs des membres inférieurs, entraînant des douleurs et gênant la marche. – L’atteinte des seconds favorise la maladie coronaire, la survenue d’un AVC, d’une artérite des membres inférieurs. Leur dépistage précoce est primordial avant que les lésions soient irréversibles. Un examen clinique soigneux, une biologie complète, un ECG, un FO, un EMG… sont indispensables pour le suivi.

Dans un 1er temps le diabète de type 2 se traite par des mesures hygiéno-diététiques (principalement alimentation et activité physique, perte éventuelle de poids) puis éventuellement des médicaments (la metformine en 1ère intention puis de nouvelles molécules que je ne développerai pas) et parfois des injections d’insuline en complément. Je rajouterai le vaccin contre le Covid car surpoids et diabète constituent des comorbidités, dont on connaît maintenant les risques.

Un régime hypocalorique en cas de surpoids, les sucres répartis sur les 3 repas en privilégiant les féculents à index glycémique bas, 2 produits laitiers par jour, des protéines 1 ou 2 fois par jour dont bien sûr des poissons gras, 2 fois par semaine. Et éviter les graisses surtout saturées, les desserts sucrés, les snacks, les inutiles sodas.

« Si Jeanne d’Arc avait eu le diabète, tout Rouen aurait senti le caramel » disait le regretté José Artur. Ne nous arrêtons pas à ce bon mot, le diabète est une maladie grave qui endommage ou détruit le système cardio-vasculaire à bas bruit. Il demande à être surveillé comme autrefois, à mon époque, le lait qu’on faisait bouillir sur le feu. 

https://youtu.be/Avuy1wXtg6g

Docteur Serge Rafal

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