Dans les Gorges du Cians, entre l’été 1943 et l’été 1944, une centaine de juifs ont été cachés par les 250 personnes qui y vivaient.
Parmi les stratégies mises en place à l’époque : un système de garde, plus bas dans la vallée, pour prévenir de l’arrivée des Allemands, et des caches réparties dans le village, dans les granges ou dans l’église de l’abbé Ollive, pour abriter les juifs en cas de scénario catastrophe… Finalement, aucune dénonciation ou arrestation n’a été effectuée, tous les juifs accueillis ont été sauvés.
Le 14 novembre dernier, leurs familles, des officiels, des habitants et des personnes cachées à l’époque leur ont rendu hommage. Une plaque siglée du réseau des « Villes et Villages des Justes de France » a été inaugurée par le maire et le président du Conseil départemental. L’histoire de ce sauvetage a longtemps été gardée secrète. Elle a été découverte par un habitant, Michel Rémy qui n’en n’avait jamais entendu parler. Il n’a découvert qu’en 2014 des archives sur l’attitude du village de Beuil.
L’Institut international pour la mémoire de la Shoah, installée à Jérusalem, a diligenté l’enquête pour recueillir des preuves et des témoignages sur ce sauvetage. Yad Vashem a créé le programme de Justes parmi les nations en 1963. Il rend hommage à ceux « qui ont risqué leurs vies pour sauver des juifs pendant l’Holocauste. Ceci représente une unique, et sans précédent, tentative des victimes d’honorer les individus […] qui se sont tenus à leurs côtés ». Beuil est devenue ainsi la 139e commune française à être élevée à ce rang.
ES
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