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Naftali Bennett, toujours en déficit de popularité

Israël.

Naftali Bennett, toujours en déficit de popularité
(Crédit: Amos Ben Gershom/GPO)

Dans quelques jours, le nouveau gouvernement israélien aura bouclé ses six premiers mois d'existence. A ce stade, il peut sembler étrange de qualifier encore de "nouveau" un cabinet qui a déjà accompli un peu plus d'un sixième de son parcours et près d'un tiers, si l'on prend en compte la rotation entre Naftali Bennett et Yaïr Lapid, qui doit avoir lieu en août 2023. Mais après douze années de mandat de Benyamin Netanyahou, il faut du temps pour changer les habitudes.

C'est peut-être une des raisons qui explique les très médiocres scores des partis de la coalition dans le sondage publié au début de la semaine par la chaine 12 de la télévision israélienne. Si les élections avaient lieu maintenant, le Likoud arriverait encore en tête avec 34 sièges, suivi par le parti Yesh Atid de Yaïr Lapid avec 19 sièges et seulement 6 pour le parti Yamina de Naftali Bennett. Quant à la cote de satisfaction elle n'est que de 44% pour Bennett et de 42% pour son Premier ministre suppléant Lapid. Rien de vraiment étonnant un mois après le vote du Budget de l'Etat, qui va impliquer des coupes dans les dépenses publiques, après trois ans sans nouvelle loi de Finances, et surtout après deux ans de crise sanitaire.

Cette coalition hétéroclite, aux idéologies parfois opposées, incite encore le public israélien à la perplexité sur son fonctionnement et son espérance de vie. Pourtant, si le gouvernement ne gagne pas en popularité, il n'en perd pas non plus. Ce qui est aussi dû au passage du Budget, qui rassure quant à la stabilité politique en éloignant le spectre de nouvelles élections anticipées. Et il y a aussi le fait que les Israéliens ont plutôt tendance à exprimer leurs opinions en fonction de leur appartenance politique que de l'action du gouvernement. Ce qui transparait dans la cote relativement faible de Naftali Bennett comparée à celle de Benyamin Netanyahou lorsqu'on les met en concurrence comme Premiers ministrables. Là encore, c'est le chef du Likoud qui rafle la mise. Après six mois à la tête de l'exécutif israélien, Naftali Bennett n'a pas encore dans l'opinion une stature de chef de gouvernement.

Et là encore, on peut expliquer cette stagnation par la composition de la majorité. Jusqu'à présent et pour maintenir la coalition à flots, ses dirigeants ont préféré remettre à plus tard les sujets qui fâchent. Qu'il s'agisse de la réforme de la loi sur la citoyenneté ou de la construction dans les implantations, Naftali Bennett a choisi jusqu'à présent de repousser les échéances. Ce qui se justifiait quand il fallait d'abord faire passer la loi de Finances, mais qui commence à être perçu comme une forme de fuite en avant. Mais cette position de prudence ne sera plus tenable très longtemps.

Le Premier ministre israélien est pourtant très présent sur des dossiers tels que la gestion de la crise sanitaire, où il s'est montré très réactif dès l'apparition du variant Omicron il y a une quinzaine de jours. Ou encore sur la lutte contre la criminalité dans le secteur arabe. Mais ce sont des enjeux sur lesquels les résultats ne seront visibles que sur le long terme. En revanche, il peine à s'imposer sur les questions sécuritaires comme l'Iran ou le Hamas, sur lesquelles il n'a pas la main. Après des années d'hyper présence de Benyamin Netanyahou, Naftali Bennett a presque l'air trop discret. Mais en Israël, on peut toujours compter sur les événements pour mettre les leaders politiques à l'épreuve.

Pascale Zonszain

pzoom091221

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