Le CBD est une molécule qui fait partie des 200 cannabinoïdes présents dans le chanvre, vous savez le cannabis. Celui-ci contient autour de 15% de THC (ou delta-9-tétrahydrocannabinol), principe le plus actif de la plante. Ce qui n’est pas le cas du cannabidiol, qui du coup, ne possède aucun effet stupéfiant et n’entraine pas de dépendance physique. En 2020, la cour de justice de l’UE a décidé que la France n’avait pas le droit d’interdire la commercialisation du CBD, légalement produit dans un autre pays européen. Ceci explique son autorisation et sa diffusion chez nous dans un circuit ni interdit, ni autorisé.
Répondons d’abord par celle qu’il n’a pas : aucun effet planant puisqu’il ne contient pas de THC. Ce n’est donc pas un cannabis légal mais uniquement un dérivé « non psycho-actif » du dit-cannabis. Certains pensent qu’il libérerait de la dopamine, le neurotransmetteur du circuit de la récompense, bloquerait les effets addictifs de certaines drogues, réduirait les réponses au stress, diminuerait l’anxiété, préviendrait et soulagerait la douleur. Mais en l’état actuel des connaissances, ces promesses médicales ne sont pas avérées et semblent même surestimées.
Le CBD n'est pas un stupéfiant puisqu’il ne contient quasiment pas de THC : plus de 0,2% en interdirait d’ailleurs la commercialisation.
Certains prennent du CBD dans 3 indications essentiellement : - Les troubles du sommeil d’autant que les hypnotiques ne doivent pas être prescrits sur de longues périodes et que le zolpidem (= Stilnox°) justifie d’une prescription très encadrée, avec des ordonnances sécurisées ; - Pour son action tranquillisante, le CBD permettrait de (re)trouver le calme, baisserait l’anxiété ; - Pour son action antalgique et ses effets décontracturants musculaires. Mais nous n’avons pas beaucoup de recul sur son efficacité et son innocuité.
Il existe des contre-indications. L’enfant de – de 18 ans ; - La femme enceinte ; - Les personnes âgées surtout si elles sont polymédiquées car il existe un risque d’interférences avec les antiépileptiques, les anticoagulants, les immunosuppresseurs.
Peu d'effets secondaires existent: de la fatigue, de la diarrhée mais aucune action psychique comme avec le cannabis.
Le CBD se consomme par ingestion de capsules ou de gélules, par consommation de la fleur en infusion, par administration sublinguale d’huile, par application de cosmétiques, en vapotant un e-liquide. Mais attention aux achats sur Internet dans des circuits que vous ne connaissez pas.
Entre 20 et 30 mg/jour, à ajuster ensuite en fonction des symptômes.
J’ai souhaité vous parler ce matin d’un produit qui interroge et fascine, bénéficiant de l’aura de son cousin, le cannabis. Mais lui n’est stupéfiant ni par sa composition, ce qui est rassurant, ni par son efficacité, ce qui est plutôt frustrant et décevant. Attendons toutefois avant de nous prononcer définitivement… et peut-être prématurément.
Docteur Serge Rafal
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