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L'AVC, l'urgence absolue, la chronique du docteur Serge Rafal

France.

L'AVC, l'urgence absolue, la chronique du docteur Serge Rafal
(Crédit: DR)

L’AVC représente la troisième cause de mortalité en France et la première cause de handicap. On comptabilise en effet chaque année, 140 000 nouveaux cas, avec un sex-ratio de 1 c'est à dire autant d’hommes que de femmes, majoritairement âgés de plus de 65 ans. On note toutefois un rajeunissement, lié à un défaut de prévention (prévalence accrue de l’obésité et du diabète, tabagisme et consommation de cannabis, prise en charge insuffisante de l’hypertension artérielle dont nous avons parlé récemment). Les 2/3 des victimes vont conserver une invalidité plus ou moins importante : paralysie (1 fois sur 3), perte sensorielle, troubles de la mémoire, de l'élocution ou de la vue, dépression... Pas besoin d’insister, vous avez tous en mémoire les dernières images du grand Jean-Paul Belmondo avant son décès.

Un AVC est une lésion du cerveau à la suite de l’obstruction (accident ischémique) ou de la rupture d’un vaisseau (hémorragie cérébrale). Dans le premier cas, une région du cerveau n’est plus vascularisée, dans le second, beaucoup plus fréquent, une poche de sang comprime une zone ou une structure anatomique, ce qui bien sûr n’est pas sans conséquences. Les symptômes de l’AVC se manifestent généralement brutalement mais sont très divers et d’intensité variable, ce qui peut égarer le diagnostic : - Un déficit brutal avec faiblesse, engourdissement ou paralysie soudaine d’un côté du visage, d’un bras ou d’une jambe (hémiplégie), - La perte soudaine de la vision d’un œil, d’une partie du champ visuel ou la vision qui se dédouble, - Une gêne pour parler, des difficultés de compréhension, une désorientation temporo-spatiale, sont très évocateurs, - Des maux de tête, une crise d’épilepsie, des vertiges, une sensation de faiblesse généralisée, des mouvements toniques rythmiques, un évanouissement… le sont déjà beaucoup moins et doivent être contextualisés.

L'intensité des symptômes du patient ne permet pas de prévoir la gravité d'éventuelles séquelles. Un AVC ayant entraîné un tableau sévère mais vite résolutif peut ne laisser que des séquelles minimes. A l’inverse, un « petit » accident peut-lui récidiver et avoir de grosses conséquences. L’IRM doit être demandée dès le moindre doute voire être systématique car elle permet d’affirmer le diagnostic et souvent de prévoir l’évolution de l’épisode.

L'AIT (Accident Ischémique Transitoire) est une forme légère d'AVC qui doit néanmoins, pour les raisons que je viens de vous expliquer, être explorée même si les symptômes ont été brefs et résolutifs. La régression des symptômes ne doit en aucun cas rassurer, il faut agir et vite, quitte à crier au loup.

Les facteurs à risque de l'AVC, sans être exhaustif sont : - L’hérédité, le risque est plus élevé si on retrouve cet accident avant 65 ans chez un des parents ; - L’âge bien sûr… mais pas uniquement, nous l’avons vu ; - Les antécédents personnels d’AVC ou d’AIT, 30% des personnes qui en ont été victimes, peuvent en faire un autre dans les mois qui viennent ; - Certaines maladies cardio-vasculaires (fibrillation auriculaire, hypertension artérielle mal contrôlée, prise d’anticoagulants) sont très à risques ; - Le tabac et le cannabis, qui font adhérer les globules rouges entre eux, peuvent boucher les vaisseaux d’une dame, surtout si elle prend la pilule ; - La sédentarité évidemment…

La prévention de l'AVC et de l'AIT: une bonne hygiène de vie pour les non-malades : alimentation équilibrée, maintien d’une activité physique régulière, arrêt du tabac, contrôle du poids. Et un traitement institué et bien suivi de l’HTA et du diabète, chez les personnes malades.

En cas de suspicion ou d'accident avéré, une seule chose, appeler immédiatement le Samu, même si le tableau clinique est rapidement résolutif. Le patient doit être orienté le plus vite possible vers la structure adaptée pour confirmer le diagnostic et démarrer un traitement. L’urgence de la situation dicte l’urgence de la décision. Attention car chaque minute compte.

https://youtu.be/ODAmfE_h0ik

Docteur Serge Rafal

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