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Allemagne-Israël : les relations high-tech au beau fixe, la chronique de Daniel Rouach

Israël.

Allemagne-Israël : les relations high-tech au beau fixe, la chronique de Daniel Rouach
(Crédit: DR)

Depuis son arrivée à la chancellerie le 22 novembre 2005, Angela Merkel a adopté une politique étrangère basée sur la coopération avec Israël. Le commerce entre Israël et l’Allemagne avoisine les 8 milliards de dollars par an. Les principales industries d’exportation d’Israël vers l’Allemagne sont les équipements optiques, les produits chimiques et les produits en plastique. Les principales industries d’importation israéliennes en provenance d’Allemagne sont les machines, le matériel de transport et les produits chimiques.

Un chiffre intéressant : plus de 33.000 Israéliens ont reçu la citoyenneté allemande depuis 2000. Le nombre d’Israéliens vivant en Allemagne dépasse de loin le nombre d’Israéliens titulaires d’un passeport allemand.

Au niveau européen, l’Allemagne est devenu le plus important partenaire commercial d’Israël. Plus de cent villes israéliennes sont jumelées avec différentes villes allemandes. Dans les années 1960, l’Allemagne était le tout premier soutien de l’Etat israélien puisqu’il lui avait fourni divers matériel de guerre : artillerie lourde, avions, navires, hélicoptères, sous-marins…

L’Allemagne dispose d’un missile antichar israélien alors qu’Israël dispose de plusieurs sous-marins de classe Dolphin. Les allemands et les israéliens ont élaboré un système d’alerte nucléaire ensemble.

Les géants de la technologie tels qu’Apple et Facebook ont ​​leurs bureaux dans Berlin, comme cela est le cas pour Tel-Aviv, mais Berlin héberge également des réussites locales comme le service de streaming de musique en continu SoundCloud et App Wunderlist.

Google a ouvert son pôle technologique « Campus Berlin », ceci est aussi le cas à Tel-Aviv, surfant sur la croissance rapide des startups berlinoises au cours des dernières années. La capitale allemande est devenue ainsi l’un des principaux écosystèmes européens.

Des startups britanniques ont déménagé dans cette ville relativement bon marché après l’annonce du Brexit. Le nombre de startups berlinoises a augmenté de 9%, soit plus que toute autre ville européenne. La capitale allemande recueille plus de 70% du total des investissements dans les jeunes entreprises allemandes.

Alors que les booms technologiques entraînent généralement une augmentation des prix de l’immobilier, Berlin résiste. La ville dispose de tellement de biens immobiliers abordables que les entreprises et leurs employés sont en mesure de s’emparer facilement d’espaces. Avec une telle accessibilité, la ville a pu facilement attirer des talents internationaux.

La Ministre fédérale de l’Économie et de l’Énergie, a déclaré lors de son passage en Israël : « Ce voyage dans la métropole des start-ups Tel Aviv me donne l’occasion de souligner le rôle important des start-ups tant pour l’Allemagne que pour Israël.

Concernant la numérisation de notre économie, les start-ups israéliennes peuvent, avec leurs innovations technologiques, être d’une grande aide à de nombreuses entreprises allemandes par exemple dans le domaine de la sécurité informatique.

Inversement, l’Allemagne offre, de par ses PME et grandes entreprises hautement spécialisées et son accès au marché intérieur européen, de grandes opportunités aux start-ups israéliennes. Je suis heureuse que nous ayons créé avec la Fédération des start-ups une bonne plateforme à travers le programme d’échange des start-ups GISEP (« German-Israeli-Startup-Exchange Program »), afin de soutenir la prise de contact entre les entreprises israéliennes et allemandes et de faciliter l’accès aux réseaux et aux interlocuteurs. »

Le Bundestag a voté en faveur de la location pendant neuf ans des drones MALE (moyenne altitude longue endurance) qui seront basés… en Israël. Une première pour l’armée allemande qui va avoir une implantation permanente en Israël pendant la période de leasing. Au total, cette opération va coûter plus de 1 milliard d’euros aux contribuables allemands pour la location de cinq drones, dont trois pouvant être armés en permanence, quatre stations sol et deux simulateurs.

Ce montant intègre le maintien en condition opérationnel (MCO) des appareils, la formation de 85 militaires allemands dans le cadre d’un accord-cadre bilatéral et, enfin, l’utilisation de l’espace aérien israélien et de la base de Tel Nof où seront cantonnés les drones (178 millions d’euros). En revanche, le montant du contrat ne comprend pas le futur achat d’armements (missiles) ni la liaison de données spécifiquement allemande. Au total, IAI va empocher un chèque de près de 598 millions de dollars.

Accord entre IAI et Airbus

L’accord a été signé entre le constructeur israélien et le géant de l’aérospatial européen Airbus, pour le compte du ministère de la Défense allemand. Airbus sera chargé de l’entretien et de l’appui opérationnel des drones. Les Heron TP MALE doivent remplacer des drones israéliens Heron 1 que l’armée allemande utilise actuellement en Afghanistan et au Mali.

L’ex Premier ministre israélien avait estimé que c’était « un accord très important »« C’est une contribution énorme à l’industrie de défense israélienne et à l’économie israélienne. Cet accord est une expression du partenariat stratégique entre l’Allemagne et Israël et du potentiel de l’industrie israélienne à contribuer à des pays comme l’Allemagne ».

L’accord portant sur les drones Heron TP entre pleinement dans la relation bilatérale entre Israël et l’Allemagne, qui subventionne régulièrement les achats d’armes de Tel Aviv pour des raisons historiques. En résumé, Berlin achète des systèmes d’armes israéliens en compensation des achats israéliens en Allemagne (subventionnés d’un tiers).

Thierry Breton, qui n’a jamais été anti-israélien durant toute sa carrière dans l’industrie va t-il devenir l’ennemi d’Israël et d’autres pays sur le dossier spatial? Il souhaite exclure Israël de l’Europe spatiale.

Le Commissaire Européen Thierry Breton est chargé des portefeuilles très sensibles du numérique, de l’industrie et de l’espace et de la défense. Il souhaite s’occuper d’un dossier qui concerne Israël sur le volet spatial. Il va s’attirer de nombreux opposants, dont l’Allemagne, la Grande-Bretagne et surtout Israël.

Sujet hyper sensible. La Commission européenne et le bureau de Thierry Breton préfèrent ne pas trop en parler. La raison? L’Allemagne et d’autres membres de l’UE s’opposent très fermement à une initiative de la Commission européenne, menée par Thierry Breton, visant à exclure la Grande-Bretagne et Israël des projets spatiaux et quantiques pour « des raisons de sécurité ».

Daniel Rouach

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