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Risque cardio-vasculaire chez la femme au moment de la ménopause, la chronique du docteur Serge Rafal

France.

Risque cardio-vasculaire chez la femme au moment de la ménopause, la chronique du docteur Serge Rafal
(Crédit: DR)

Avant de vous parler de la ménopause, je voulais dire un mot des maladies cardio-vasculaires tout court qui constituent la première cause de mortalité chez la femme dans le monde. Et rappelons une statistique édifiante, elles tuent chez nous huit fois plus de femmes que le cancer du sein. Ce risque cardio-vasculaire est pourtant sous-estimé alors qu’il représente un véritable problème de santé publique, l’accident aigu étant lui une urgence sanitaire absolue lorsqu’il se produit. La ménopause fait basculer insidieusement la vie et le cœur des femmes car elles ne sont alors plus protégées par leurs hormones.

Selon les données de Santé publique France, entre 2002 et 2013, le nombre de personnes hospitalisées pour un infarctus du myocarde a baissé dans toutes les classes d'âges chez les hommes (moins 8% par exemple entre 45 et 54 ans). Durant la même période, il a par contre progressé chez les femmes, plus 18% dans la tranche d’âge analogue.

Les hormones que j’ai brièvement évoquées. Mais aussi le tabac, un des principaux facteurs de risque cardio-vasculaires, responsable de la ½ des IDM chez la femme, qui malheureusement fume de + en +. Et pas d’équation « petit fumeur = petit risque » : fumer 4 cigarettes par jour double le risque d’IDM. Les autres facteurs délétères sont également connus : la surcharge pondérale ou l’obésité, une mauvaise alimentation, la sédentarité. Et le stress dont on connait l’effet dévastateur sur la santé et le système cardio-vasculaire est souvent aggravé au moment de la ménopause.   

Absorbées par leur triple activité familiale, professionnelle, sociale, elles ne pensent pas suffisamment à elles et consultent tardivement, ne faisant pas toujours le lien entre cette période particulière qu’est la ménopause et un risque cardio-vasculaire pourtant accru.

Tout à fait, il est plus sournois que chez les messieurs, se manifestant volontiers par des symptômes atypiques : brûlure au creux de l’estomac, nausées ou vomissements, sueurs, difficultés à respirer, sentiment d’anxiété, troubles du sommeil, faiblesse généralisée, fatigue inhabituelle… au lieu de la douleur thoracique typique (poitrine, mâchoire, épaule et bras gauche) qui incite à consulter en urgence. Il est souvent inaugural de la maladie sans ces petits signes annonciateurs qui attirent l’attention et permettent d’anticiper et d’agir précocement.

Vous vous souvenez certainement d’une rubrique récente où j’évoquais la sous-estimation de la douleur chez les dames. De la même façon, une étude canadienne datant de 2014 a montré que devant un syndrome coronarien aigu, le 1er diagnostic qui venait à l’esprit des médecins était différent selon le sexe : ils évoquaient immédiatement un IDM chez les hommes et plutôt une crise d’angoisse chez les femmes. Or, nous savons que tout retard de diagnostic et de prise en charge urgente est préjudiciable avec un risque accru de séquelles plus graves voire dramatiques (Insuffisance cardiaque).

"Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point", disait Pascal. Mais puisque maintenant vous connaissez les tourments et les raisons du cœur mesdames, soyez raisonnables et vigilantes. Agissez plus vite, sans trop réfléchir et surtout sans attendre.

https://youtu.be/ElEC0CWuOVA

Docteur Serge Rafal

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