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Corinne Zarzavatdjian sur Radio J: "les Arméniens ont révolutionné la mode française et la décoration"

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Corinne Zarzavatdjian sur Radio J: "les Arméniens ont révolutionné la mode française et la décoration"
(Crédit: Twitter)

Corinne Zarzavatdjian, auteure et comédienne d’origine arménienne, était l’invitée d’Ilana Ferhadian ce jeudi matin sur Radio J, à 7h47. Elle est revenue sur son livre sur l’Arménie et les rapports entre la communauté arménienne et la communauté juive.

L’Arménie et les Arméniens de A à Z : voici le titre de l’ouvrage de Corinne Zarzavatdjian publié il y a quelques mois aux éditions Gründ. La communauté arménienne s’est récemment retrouvée au cœur de l’actualité, notamment concernant le conflit sur le Haut Karabagh contre l’Azerbaïdjan et la Turquie. La comédienne nous en détaille un peu plus le contenu : "C’est un livre que l’on a écrit entre frère et sœur. On a voulu raconter comment l’histoire de la France se confond avec l’histoire des Arméniens. On croit souvent à tort que les Arméniens sont en France depuis les années 20. Mais, c’est faux. Ils sont présents sur le territoire français déjà depuis les premiers siècles. Ce que l’on a voulu raconter ce sont ces liens historiques si anciens, si sincères, si profonds, entre la France et les Arméniens. Il n’est pas rare de trouver par exemple sur le territoire français des églises qui portent le nom d’un saint arménien."

Cet ouvrage a également pour mission de mettre en avant tous les visages arméniens "d’hier et d’aujourd’hui qui ont permis à la France de s’enrichir et qui lui ont permis de rayonner à travers le monde. C’est pour ça qu’on a de A à Z, comme un abécédaire, comme un dictionnaire amoureux. De A à C on raconte C comme café qui a été apporté par les Arméniens, C comme Colbert. […] Ils ont vraiment, au fil des siècles, été comme des passeurs. Des passeurs de savoirs, de sciences, de connaissances. […] Ils ont révolutionné la mode française et la décoration". Ce livre est aussi très dense et illustré de multiples images. Classé tel un abécédaire, la lettre H comme Hospitalité est par exemple importante. "L’hospitalité c’est dans l’ADN des Arméniens. L’hospitalité c’est la cuisine, parce que la cuisine arménienne n’a de sens que parce qu’elle se partage entre amis, voisins, en famille. C’est un devoir national pour nous que de recevoir."

Les portraits de nombreuses personnalités en France qui portent un patronyme arménien, fières de leurs racines, y sont de surcroît dressés. 600 000 Arméniens vivent dans l’Hexagone. On peut citer par exemple Charles Aznavour. "Ce livre regorge de pépites, de surprises. On parle des Arméniens d’hier et d’aujourd’hui qui ont marqué", mais aussi de personnes qui se rapportent à la communauté arménienne. "On parle par exemple de Napoléon qui avait comme confident, comme intendant, comme chef cuisinier, comme secrétaire, un Arménien. Ce sont aussi des visages plus proches de nous comme Michel Legrand, Henri Verneuil, mais aussi Carzou, le fameux peintre."

Il faut également savoir que ce livre parle du XIXe siècle et de la communauté arménienne qui a été victime de terribles massacres, préludes au génocide de 1915. "Il y a des pages qui ont été extrêmement difficiles à écrire : G comme génocide, A comme apatride, G comme géographie, parce que l’on passe d’un Empire qui fait 300 000 km2 à un pays qui est autour de 30 000 km2 aujourd’hui. […] Ça fait partie de l’Histoire mais les Arméniens ce ne sont pas que des pages sombres. L’Arménie c’est le paradis de la musique, de l’architecture. L’Arménie c’est ce paradis de tous les arts, de toute cette science, […] les contes, les légendes, la mémoire, le patrimoine géographique. […] C’est un peuple de paix qui n’aspire qu’à une chose : vivre en paix sur ses territoires. Une civilisation de lumière."

Des pages sont aussi consacrées à l’histoire de Musa Dagh, montagne ayant des liens étroits avec la France. "C’est une région qui est un des hauts lieux de la résistance arménienne dans le cadre du génocide de 1915 perpétré par l’Empire Ottoman et qui a causé la mort de plus d’un millions cinq cent mille Arméniens. A ce moment-là, les habitants de la région du Musa Dagh, décident de résister et de refuser d’obéir aux ordres de déportation de l’Empire Ottoman. Ils vont se retrancher sur le mont Moïse, ce mont Musa Dagh pendant 53 jours. À court de munitions ils vont tenir tête aux armées ottomanes et vont lever le drapeau blanc. Un patrouilleur va voir ce drapeau blanc et va les secourir. […] Cet épisode de la résistance, c'est la voix de la France qui est allée secourir les Arméniens." En outre, un chapitre est consacré aux noms de famille. -Ian ou -Yan c’est issu de, ça veut dire de la famille de." Ces noms sont souvent liés à leur statut social ou bien à leur profession.

Finalement, la préface du livre a été écrite par Boris Cyrulnik, ce qui est intéressant, notamment parce que nombreux sont ceux à faire des parallèles entre la communauté juive et l’Arménie. L’on dit également que les Arméniens sont des descendants de Noé. "Qui mieux que Boris Cyrulnik pouvait écrire cette préface. Lui qui a tellement écrit sur la résilience communautaire. Il y a des liens très forts entre la communauté juive et la communauté arménienne."

https://youtu.be/VDTIWESC03Q

Cécile Breton

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