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Le gouvernement Bennett a un mois

Israël.

Le gouvernement Bennett a un mois
(Crédit: Amos Ben Gershom/GPO)

Le cabinet Bennett-Lapid sent encore un peu le neuf et le moteur en rodage, mais il commence à trouver sa place dans le paysage politique. Depuis dimanche, Naftali Bennett peut accéder à la résidence du Premier ministre de la rue Balfour, que vient de quitter son prédécesseur. Cela n'a pas vraiment d'influence sur l'exercice du pouvoir, mais c'est tout de même un symbole qui marque en quelque sorte la dernière étape de la passation de pouvoirs, qui a en réalité eu lieu au soir du 13 juin.

Les quatre semaines écoulées n'ont d'ailleurs pas vraiment laissé le temps à Naftali Bennett de s'occuper de son installation, tant il a fallu se concentrer sur les urgences. Sur le dossier sanitaire, et l'évolution du variant Delta, la gestion se passe sans trop de secousses. Le chef du gouvernement et son ministre de la Santé semblent assez bien coordonnés. Naftali Bennett et Nitzan Horowitz sont du même avis, qu'il est préférable de ne pas aller vers des mesures extrêmes et de maintenir autant que possible une activité normale et de ne pas revenir aux restrictions des vagues précédentes. Au cours du mois écoulé, il y a eu 200.000 vaccinations supplémentaires et le Premier ministre a annoncé qu'un accord avait été conclu avec Pfizer pour la livraison de nouvelles doses de vaccins anti-Covid dès le début du mois d'août, ce qui va permettre de ne pas interrompre la campagne de vaccination, notamment pour les 12-15 ans.

Sur les autres dossiers, la synergie doit encore faire ses preuves, et en particulier sur la question cruciale du Budget, censé être passé dans les 145 jours suivants l'investiture du gouvernement, et que le pays attend depuis maintenant près de trois ans. C'est évidemment sur l'organisation des dépenses publiques que vont se réveiller les tensions entre les différents partenaires de la coalition, où chaque parti voudra faire avancer ses intérêts. On a vu la semaine dernière l'effet qu'a eu l'annonce du ministre des Finances Avigdor Liberman, sur la suppression de la subvention des crèches pour les familles dont le père ne travaille pas. Un coup directement porté au secteur ultra-orthodoxe par le chef du parti russophone Israël Beitenou et qui donne une idée des épisodes à venir dans la composition du budget de l'Etat.

Et si autour de la table du gouvernement, les partenaires politiques jouent dans l'ensemble le travail d'équipe, la situation est moins évidente à la Knesset. La semaine dernière, l'échec sur la reconduction de la loi sur la citoyenneté a montré les limites de la coalition parlementaire, face à un bloc d'opposition qui reste soudé autour de Benyamin Netanyahou et qui veille à maintenir le bloc Lapid-Bennett en tension maximale. Le travail en commission parlementaire peine également à se mettre en place, faute d'accord entre la majorité et l'opposition. Et le parti islamiste Ra'am menace de suspendre sa coopération avec le reste de la coalition s'il n'obtient pas des engagements fermes sur ce qu'il a promis à son électorat.

Quant au public, il reste encore partagé sur ce nouveau paysage politique. Selon un sondage publié dimanche par l'Institut pour la Démocratie en Israël, les opinions restent partagées. 46% des Israéliens pensent que la coalition tiendra au moins un an, tandis que 45% pensent au contraire qu'elle ne survivra même pas une année entière. Signe que l'attelage Bennett-Lapid doit encore faire ses preuves.

Pascale Zonszain

pzoom120721

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