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Les nouvelles relations israélo-américaines

Israël.

Les nouvelles relations israélo-américaines
(Crédit: Haim Zach/GPO)

Dans le Bureau Ovale, le 28 juin, c'était à qui aurait l'air le plus détendu et le plus souriant. Entre Joe Biden et son invité Reuven Rivlin, nul doute que le courant passait sans problème. Et le président américain ne s'est pas contenté de déclarations protocolaires, puisqu'il en a profité pour assurer que tant qu'il serait en poste, l'Iran ne se doterait pas de l'arme nucléaire. Une affirmation que les dirigeants israéliens avaient besoin d'entendre, même si cela ne garantit pas que l'accord international en cours de négociation pourra empêcher le régime de Téhéran d'arriver à la capacité nucléaire militaire.

En tout cas, l'administration Biden fait tout pour amadouer le nouveau gouvernement israélien ou au moins pour ne pas le prendre à rebrousse-poil. Et de la même manière, côté israélien, on veille à assurer les alliés de Washington qu'il n'y aura ni coup fourré, ni déballage de linge sale en public. C'est ce que Yaïr Lapid a répété à son homologue américain Anthony Blinken, lors de leur rencontre le 27 juin à Rome. Quant au Secrétaire d'Etat américain, il s'est voulu lui aussi apaisant, réaffirmant l'engagement cardinal des Etats-Unis pour la sécurité d'Israël.

Ce rappel des fondamentaux s'explique par un certain nombre de facteurs. D'abord, et pour la première fois depuis douze ans, Israël a un nouveau chef de gouvernement, mais aussi un nouveau ministre des Affaires étrangères. Depuis 2009, Benyamin Netanyahou avait en réalité assumé les deux fonctions et était devenu le véritable chef de la diplomatie israélienne. La nouvelle coalition répartit de nouveau les rôles entre Naftali Bennett à la tête du gouvernement et Yaïr Lapid aux Affaires étrangères. Et même s'ils ont tous les deux noué des contacts politiques à Washington, ce sont des nouveaux venus, sans expérience diplomatique, et que l'équipe Biden ne connait pas vraiment.

Ce qui explique ce besoin de multiplier, des deux côtés, les déclarations de bonnes intentions et de rappeler les constantes de la relation bilatérale. Car en Israël, on sait qu'il faut essayer de préserver tout ce qui peut l'être. Le transfert de l'ambassade américaine à Jérusalem n'est pas remis en question. Quant aux accords d'Abraham et à la normalisation israélo-sunnite, ils ne dérangent pas les Américains, à condition qu'ils ne soient pas un substitut au règlement du conflit israélo-palestinien, a averti Anthony Blinken.

Sur la question du Golan, pour lequel Donald Trump avait reconnu la souveraineté israélienne, le Département d'Etat s'est contenté d'indiquer qu'il n'y avait rien de changé. Ce qui ne veut pas dire qu'il n'y aura pas ultérieurement une inversion de la décision.

De premières divergences sont en revanche déjà perceptibles à propos de la reconstruction de Gaza. Et il y a évidemment le dossier iranien, où l'influence israélienne reste limitée, mais où il lui faut absolument se faire entendre par son allié américain.

L'équipe Biden est en train d'apprendre à lire la nouvelle carte politique israélienne. Naftali Bennett et Yaïr Lapid quant à eux, doivent s'imposer très vite comme des interlocuteurs crédibles. Et le Premier ministre israélien devra être fin prêt, quand il entrera à son tour, dans le Bureau Ovale du président Biden.

Pascale Zonszain

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