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Michel Wieviorka sur Radio J: "C’est une catastrophe démocratique"

France.

Michel Wieviorka sur Radio J: "C’est une catastrophe démocratique"
(Crédit: DR)

Michel Wieviorka, sociologue et auteur de "Pour une démocratie de combat", était l’invité d’Eva Soto ce lundi matin sur Radio J, à 8h50. Il est revenu sur les résultats des élections régionales.

Dimanche 27 juin a eu lieu le second tour des Régionales. Des Régionales dont les résultats confirment ceux du premier tour. Abstention record, prime aux sortants, l’échec de la République En Marche et le Rassemblement national qui ne gagne aucune région : c’est le retour d’un véritable clivage gauche/droite. Pour Michel Wieviorka, "c’est une catastrophe démocratique. Mais, les explications sont si nombreuses qu’on peut espérer que ça n’est qu’un mauvais moment à passer. […] Il y des explications qui tiennent à l’offre politique. Les Français n’étaient pas convaincus par l’offre politique de gauche, de droite, d’extrême droite, d’extrême gauche. Deuxièmement, ça a été mal organisé. Troisièmement, au lieu de parler des départements, des régions, de la vie à ce niveau-là, on a parlé que d’une chose : la présidentielle. Quatrièmement, ce sont des élections tellement compliquées, les enjeux sont si peu clairs, les gens ont raconté n’importe quoi. […] Beaucoup de gens se sont dit que ça ne sert pas à grand-chose. Il y a un mélange d’explications politiques et techniques"

Les Présidentielles approchent à grand pas. "Des dynamiques nouvelles vont s’enclencher. C’est-à-dire que, il y a encore quelques semaines, tout le monde était convaincu qu’il n’y avait pas d’alternative réelle à un choc Le Pen/Macron. Aujourd’hui, on sent que les choses s’ouvrent pour l’instant à droite mais, la gauche n’est pas en situation désespérée. Les choses vont bouger et tout va dépendre des dynamiques qui vont s’enclencher à partir de maintenant."

À la question de savoir si l’abstention crée un phénomène de retour à un monde d’avant, le sociologue répond : "Dans le temps, l’abstention c’était des gens pas éduqués, loin de la démocratie, qui ne comprenaient pas grand-chose. Aujourd’hui, l’abstention est politique, elle vient dire quelque chose, elle vient dire que ça ne va pas, elle est un message. […] Donc, il faut la prendre au sérieux. Ce n’est pas le clivage gauche/droite qui renaît de ses cendres. C’est plutôt la prime aux sortants."  

Par ailleurs, Michel Wieviorka explique que le Rassemblement national et la République en marche ont un mode de fonctionnement "populiste, même si le populisme d’Emmanuel Macron est un populisme d’en haut. C’est-à-dire qu’il n’y a rien entre le peuple et le pouvoir ou le futur pouvoir, les partis ça ne compte pas tellement. On a un pouvoir et un contrepouvoir qui sautaient au-dessus de toutes les médiations". 

Il faut finalement noter que nous n’avons pas du tout entendu parler de la France insoumise. "Il y a donc trois perdants." Ce parti ne semble pas représenter une grande partie du pays. "On est dans une phase de recomposition, de reclassement qui va durer plusieurs mois. Les gens ne veulent plus d’un leader au-dessus de tout et rien d’autre, donc ça va mal pour Macron, ça va mal pour le Pen, ça va mal pour Mélenchon. Ça nous en dit beaucoup sur les attentes de nos concitoyens qui veulent peut-être une vie moins spectaculaire, moins médiatique, moins tonitruante. Les gens attendent autre chose. Ils ne savent pas trop quoi donc ce n’est pas forcément gauche/droite."

Cécile Breton

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