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Christophe Barbier sur Radio J: "Le Rassemblement National est fort que parce que les autres sont faibles"

France.

Christophe Barbier sur Radio J: "Le Rassemblement National est fort que parce que les autres sont faibles"
(Crédit: DR)

Christophe Barbier, journaliste et éditorialiste, était l’invité de Christophe Dard ce vendredi matin sur Radio J, à 7h47. Il est revenu sur la place du Rassemblement national dans les élections régionales. 

Ce dimanche, aura lieu le premier tour des élections régionales et départementales. À l’approche de celles-ci, nombreux sont ceux à craindre un record d’abstentions qui devraient profiter au Rassemblement national déjà donné en tête dans plusieurs régions. À la question "comment expliquer l’avancée du RN sur des terres d’ordinaire peu favorables à la formation de l’extrême droite ?", Christophe Barbier répond : "Pour deux raisons. D’abord parce que les problèmes qui font la prospérité du Rassemblement national, ex FN, sont toujours là. Ils s’aggravent même. […] On ne peut pas dire que, dans ces dernières années, ces sujets étaient réglés et que ces préoccupations aient reculé. Donc, évidemment, le carburant est là et le moteur RN prospère. Mais, au-delà de ça, on est passé d’un âge du FN où il y avait deux identités : le FN plus social (le Nord) puis le FN identitaire (le Sud-est) à une époque où il y a quatre identités" : une "identité sociale" dans le Nord et l’Est ; une "identité identitaire, c’est-à-dire défendre cette France des traditions qu’on voit encore dans le Sud-est, mais aussi dans d’autres régions" ; un "FN/RN rural" surtout en Centre-Val de Loire, en Bourgogne et, étonnamment, en Bretagne ; une "identité RN/UM".

Concernant ces élections, l’on remarque aussi que les candidats du RN sont souvent plus jeunes que les têtes de liste des autres partis. De jeunes visages qui laisseraient penser qu’ils sont une des raisons de la progression du RN. "Je ne suis pas certain que la jeunesse soit un bonus pour le RN, dans la mesure où il y a de l’inexpérience et, sur des sujets aussi concrets que ceux traités par les régions (transports, lycées), ce n’est pas forcément un avantage. Mais, le RN fait partie de ces familles, elles sont rares, où finalement le candidat compte moins que l’étiquette. Donc, les gens vont venir voter Marine le Pen. […] Et ça, je pense que c’est la force du RN, c’est d’avoir une force d’étiquette, comme dans un vote national, même si les candidats eux-mêmes ne sont pas formidablement performants. […] C’est pas ça de toute façon que les gens attendent de leur vote RN. Ça passe par-dessus le dossier et les compétences."

Il y aura beaucoup d’abstentions qui pourraient profiter au RN. Mais, dans les sondages, notamment en nombre de voix, le parti semble fort alors qu’il progresse peu. "Il peut y avoir un effet municipales. Aux municipales, on s’est dit […] qu’ils ont sauvé toutes leurs villes, ou quasiment, facilement. […] Quand on regarde de près, non. Ils ont perdu la moitié de leurs conseillers municipaux. Ça a été un mauvais millésime." 

Christophe Barbier pense malgré tout que "les problèmes qui font la force du RN sont toujours là. La faiblesse de LREM, les divisions de LR, l’inexistence de la gauche […]. Tout ça, ça peut favoriser un jeu relatif où le RN apparaît en effet, même si c’est un trompe-l’œil, comme le grand vainqueur. Et puis, le RN est fort que parce que les autres sont faibles".

Et, lorsque l’on voit des candidats du RN comme Juliette Planche dans la Loire diffusant des messages antisémites sur les réseaux sociaux, on se dit que le parti n’a pas changé sur le fond. "Non, le parti n’a pas changé sur le fond. Et, quand on dit sur le fond, ce n’est pas seulement le fond idéologique, même si Marine le Pen a quand même fait un travail de nettoyage. C’est sur le fond du panier. Vous avez des candidats à peu près présentables et puis, quand vous regardez au niveau départemental, c’est déjà moins bien, et puis quand vous regardez les positions non éligibles, c’est franchement pas recommandable." Ainsi, lorsque l’on descend dans "les profondeurs du RN, on retrouve le RN" de Jean-Marie le Pen avec des "jeunes qui sont finalement plus d’extrême droite que Marine le Pen".

https://youtu.be/0vc_OkiOgkY

Cécile Breton

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