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Le Hamas teste le gouvernement Bennett

Israël.

Le Hamas teste le gouvernement Bennett
(Crédit: DR)

Les tensions avec le Hamas se sont imposées plus vite que prévu au nouveau gouvernement israélien. C'est le cabinet de Benyamin Netanyahou qui avait décidé d'autoriser une nouvelle Marche des Drapeaux à Jérusalem, pour remplacer celle du 10 mai interrompue par les tirs de roquettes du Hamas. Mais c'est celui de Naftali Bennett qui l'a confirmée.

Après les onze jours de confrontation du mois de mai, c'est également le gouvernement sortant qui avait entamé les pourparlers avec l'Egypte en vue d'une consolidation de la trêve avec le Hamas. L'action de Tsahal n'a pas suffi à dissuader l'organisation palestinienne, qui, depuis Gaza, continue à défier Israël. Elle a d'ailleurs commencé à tester les limites du nouveau gouvernement israélien, estimant qu'il n'est pas encore véritablement opérationnel et que sa composition va réduire sa marge de manœuvre, surtout à cause de la présence dans la coalition du parti islamiste Ra'am.

Le Hamas avait déjà cherché à exploiter la paralysie politique d'Israël, pensant qu'il ne se lancerait pas dans une opération militaire d'envergure et avait aussi tiré profit de la crise politique palestinienne et de l'annulation des élections par Mahmoud Abbas, pour faire monter la pression depuis la fin du mois d'avril. Cela lui a effectivement permis d'avancer ses pions en Judée Samarie, mais surtout à Jérusalem, en combinant sa puissance de feu et son incitation à la violence pour se présenter comme le seul "défenseur légitime d'al Aqsa", discréditer du même coup l'Autorité Palestinienne de Mahmoud Abbas et  aussi écorner la souveraineté israélienne dans sa propre capitale. Ces gains politiques ont été pour le Hamas suffisamment importants pour compenser les dégâts infligés à son infrastructure terroriste par les frappes de l'aviation de Tsahal.

C'est donc au tour de Naftali Bennett et de son nouveau gouvernement de fixer sa position et sa politique sur le long terme. Le Premier ministre israélien n'a pas encore nommé de nouveau conseiller à la Sécurité Nationale, personnage clé dans l'organigramme stratégique, puisqu'il est avant tout l'homme de confiance du chef du gouvernement israélien. Naftali Bennett a choisi de s'appuyer sur l'expérience de Meir Ben Shabbat, le conseiller de Benyamin Netanyahou, qu'il maintient pour l'instant dans ses fonctions. Ce qui devrait indiquer que le nouveau Premier ministre israélien n'a pas l'intention de rompre dans l'immédiat avec la ligne suivie jusqu'à présent, en tout cas jusqu'à ce qu'il se soit suffisamment familiarisé avec les dossiers stratégiques.

Durant son bref passage au ministère de la Défense et pendant qu'il a siégé dans l'opposition, Naftali Bennett avait préconisé une ligne plus dure face au Hamas. Il avait dénoncé la politique du calme qui répond au calme, suivie par Netanyahou pour contenir l'escalade à Gaza, de même qu'il avait critiqué l'absence de riposte face aux attaques de ballons incendiaires. Mais c'est Naftali Bennett qui va devoir maintenant décider s'il convient de reprendre le transfert d'argent du Qatar vers Gaza, des conditions dans lesquelles pourra s'effectuer la reconstruction dans le territoire côtier, et si le Hamas peut rester le maitre de Gaza.

Pascale Zonszain

pzoom160621

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