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La démocratie israélienne en marche

Israël.

La démocratie israélienne en marche
(Crédit: Avi Ohayon/GPO)

Les vingt-sept ministres du gouvernement Bennett auront à peine eu le temps de poser pour la traditionnelle photo chez le président et de prendre possession de leurs nouveaux bureaux, que déjà il leur faut entrer dans le vif du sujet. Jusqu'au bout, Benyamin Netanyahou aura espéré que la coalition forgée par Yaïr Lapid ne passerait pas le vote de confiance de la Knesset. Les pressions répétées sur les députés hésitants n'ont pas réussi à les faire basculer dans l'autre camp et le gouvernement est passé de justesse. Mais il est passé.

Après douze ans de présence ininterrompue de Benyamin Netanyahou à la tête de l'exécutif israélien, sa défaite semblait devenue inconcevable. Et pourtant, le Premier ministre Likoud a dû passer la main. De mauvaise grâce, convaincu d'avoir été abusé par Naftali Bennett qui aurait dû faire alliance avec lui et pas avec Lapid, mais Benyamin Netanyahou a passé la main. Les scénarios catastrophe qui prédisaient une manœuvre de dernière minute, voire un refus du Premier ministre sortant de céder la place ont fait long feu. Même si Benyamin Netanyahou n'a reçu Naftali Bennett qu'une courte demi-heure et sans journaliste, il s'est soumis à l'exercice. Et tous ses ministres, l'un après l'autre, ont accueilli leurs successeurs dans les règles, même si la passation de pouvoirs était évidemment plus facile à vivre pour les ministres Bleu Blanc qui se contentent de changer de coalition.

Ni Naftali Bennett, ni Yaïr Lapid n'ont jamais occupé le fauteuil de chef de gouvernement. La moitié de leurs ministres n'a jamais siégé au gouvernement. Et l'inexpérience n'est pas seulement du côté de la majorité. Benyamin Netanyahou n'a été qu'une seule fois chef de l'opposition israélienne, entre 2005 et 2009, puisqu'après sa première défaite en 1999, il s'était mis en réserve de la politique. Et sur les trente députés du Likoud, seuls huit d'entre eux ont siégé sur les bancs de l'opposition. Quant aux deux partis orthodoxes, Shas et Yaadout HaTorah, ils gardent encore le mauvais souvenir de leur seul passage dans l'opposition entre 2013 et 2015.

Cette redistribution des rôles politiques va donc être nouvelle pour de nombreux acteurs. Et d'autant plus difficile qu'ils n'auront pas le temps de se familiariser avec la théorie. Celui qui semble s'adapter le plus vite est Benyamin Netanyahou, car il s'est déjà fixé un cap : retrouver le pouvoir le plus rapidement possible. Face à une coalition hétéroclite, il pense qu'il a ses chances s'il frappe vite et fort. Et il a déjà commencé à mobiliser ce qu'il lui reste de troupes, avec ses élus du Likoud, les partis orthodoxes et ceux de Sionisme Religieux. Et sa première cible sera, bien sûr, le Premier ministre Naftali Bennett.

Quant au nouveau chef du gouvernement israélien, il va devoir s'imposer en leader crédible tant face à ses partenaires qu'à ses adversaires politiques. Il devra rapidement faire oublier le bizutage que lui a infligé Benyamin Netanyahou dimanche soir à la Knesset et s'affranchir définitivement de l'ombre de celui qui fut son mentor. Un nouveau chapitre s'ouvre pour la démocratie israélienne.

Pascale Zonszain

pzoom150621

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