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Maître Oudy Bloch: "Je ne décolère pas de cette décision". La chronique d'Oudy Bloch

France.

Maître Oudy Bloch: "Je ne décolère pas de cette décision". La chronique d'Oudy Bloch
(Crédit: capture d'écran YouTube)

Ce mercredi matin, la chronique de Maître Oudy Bloch, avocat de la partie civile dans l’affaire Sarah Halimi, au micro d’Ilana Ferhadian, dans le Morning de Radio J, est consacrée aux nombreuses incohérences et approximations présentes dans le dossier. 

L’avocat revient d’abord sur les trois expertises psychiatriques divergentes. La première déclarait une altération du discernement de Kobili Traoré, ce qui entraînait sa possible mise en accusation devant la Cour d’Assises de Paris. La deuxième, quant à elle, plaide pour l’abolition du discernement avec une psychose chronique, et la troisième "s’orientait mollement vers une abolition du discernement mais sans psychose chronique."

En rappelant ces avis discordants, Maître Oudy Bloch montre qu’il n’y avait là aucune concordance dans les expertises, et que le juge d’instruction ne s’est pas décidé en faveur d’une décision unanime. 

L’un des experts de la deuxième expertise a reconnu devant la chambre de l’instruction qu’il s’était trompé sur son diagnostic et se soumettait à l'avis général d’absence de pathologie psychiatrique et l’un de la troisième expertise reconnaissait que Kobili Traoré pouvait avoir eu des pics de conscience pendant sa bouffée délirante. "On peut défendre les deux conclusions : c’est un choix d'interprétation subjective, plus qu'une question psychiatrique, c'est presque le choix d'une société". Un aveu, selon Maître Oudy Bloch, "sidérant et qui arrive un peu trop tard". Les juges d’instruction auraient pu laisser le soin à la Cour d’Assises de le juger ou non irresponsable et "au moins il y aurait eu un procès de Cour d’assises". 

Enfin quant au risque de voir Kobili Traoré sortir rapidement de l'hôpital psychiatrique, c’est une "réalité que personne ne peut écarter d'un revers de main en affirmant que l'internement durera de nombreuses années". Il cite ensuite l’affaire Sébastien Selam, tué en novembre 2003 par un ami d’enfance dans des circonstances analogues au meurtre de Sarah Halimi. Il a également été jugé irresponsable pénalement et donc il n’y a pas eu de procès. Il conclut sur cette question: "Combien faut-il de tragédies pour que ça change ?"

Lucie Claudon

chro-bloch-21-04-1

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