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Pour se souhaiter Shana Tova

Israël.

Pour se souhaiter Shana Tova
(Crédit: Facebook)

5780: en Israël elle avait pourtant bien commencé. Le principal sujet de discussion restait la politique. On allait d'une élection à l'autre, les accords de coalitions se défaisaient avant même d'être signés. On redoutait les effets d'une paralysie institutionnelle, comme le pire scénario possible, mais le reste du monde continuait à tourner. On prenait le bus, on faisait la queue au cinéma, on s'entassait autour des tables des falafels et des petits bistrots branchés du Shouk Hacarmel ou du Mahane Yehuda. On se retrouvait agglutinés autour de la huppa du neveu pour être les premiers à embrasser les jeunes mariés, entourés de leurs trois cents copains et des deux clans familiaux au grand complet. On partait en weekend au bord du lac de Tibériade pour des barbecues de groupe. On trainait après le Kiddouch du Shabbat à la synagogue pour refaire la semaine avec les amis du quartier.

Et puis subitement, tout a basculé. Cette normalité israélienne a disparu, happée par le coronavirus. Une drôle de réalité s'est mise en place, faite d'isolement, d'angoisse, mais aussi pour la première fois, la sensation d'être au diapason du monde. Comme dans tous les autres pays, les Israéliens ont dû se cloitrer chez eux durant des semaines, ils ont été frappés par la même vague qui a ébranlé leur économie, déstabilisé leurs enfants, affaibli leurs ainés.

Aujourd'hui, seuls, mais peut-être seulement en avance sur les autres, les Israéliens vont se reconfiner. Parce qu'ils n'ont pas été assez prudents, parce qu'ils ont été trop impatients, parce que leurs dirigeants, pris entre sanitaire et politique ont pris des décisions à contretemps, le Covid en embuscade les a frappés de nouveau.  Le nouvel an est toujours l'occasion de faire son examen de conscience. Fin d'un cycle, préparation du nouveau. Quelles erreurs commises et à ne pas reproduire, quelle responsabilité mutuelle à préserver, quelle solidarité à développer, quel sens d'un destin commun pour dépasser les divisions et les différences. Religieux ou pas, croyants ou pas, les Israéliens devraient se livrer, plus encore cette année à l'exercice du bilan et des perspectives.

Les coups ont été durs et ce n'est pas fini. Pourtant, dans quelques années, on réalisera que cette année aura été historique, et pas seulement à cause de la pandémie. 26 ans après la Jordanie, 41 ans après l'Egypte, Israël a fait la paix avec deux Etats arabes, les Emirats Arabes Unis et Bahreïn. Une paix pas si difficile à faire, puisqu'elle n'a pas coûté grand-chose, diront les cyniques. Mais dans ce cas, pourquoi n'a-t-elle pas été signée plus tôt ?

La perception d'Israël par les pays de la région a évolué. Cela n'a pas commencé cette année, mais c'est cette année que l'on en a vu une nouvelle concrétisation. Et même s'il fallait l'intervention des Etats-Unis pour que cela advienne, le résultat est là. D'autres convergences d'intérêts aussi se mettent en place avec d'autres acteurs, Israël n'est plus défini que par son conflit avec les Palestiniens. Bon, c'est vrai, à part le Covid, la crise politique pourrait reprendre de plus belle, mais ça au moins c'est du familier. Alors, ça fait quand même de quoi se souhaiter une bonne année 5781. Shana Tova !

Pascale Zonszain

pzoom180920

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