Le gouvernement palestinien a imposé un confinement général de deux semaines à sa population de Cisjordanie. Seules seront autorisées les sorties pour les courses d'alimentation et l'achat de médicaments, et un couvre-feu sera imposé à partir de 22 heures. Les consignes sont encore plus rigoureuses pour les habitants des camps de réfugiés et des villages, qui n'auront pas le droit de se rendre dans les villes palestiniennes.
Dimanche, le décompte faisait état de 57 malades, principalement à Betléhem, toujours sous bouclage, mais aussi dans la région de Ramallah. Depuis jeudi dernier, sur ordre de Mahmoud Abbas, les Palestiniens n'ont plus le droit de se rendre en Israël ni dans les implantations de Judée Samarie. De son côté, Israël a autorisé ceux qui disposent de permis de travail en règle à rester côté israélien, à la condition que leurs employeurs s'engagent à leur trouver un logement pour le mois qui vient. La mesure a été prise en coordination entre Israël et l'Autorité Palestinienne, car les deux parties y trouvent leur intérêt. Plus de cent mille Palestiniens travaillent quotidiennement en Israël, ramenant ainsi 26 millions de shékels par jour, dont l'économie palestinienne a un besoin vital. Quant aux entreprises israéliennes, elles ont absolument besoin de cette main d'œuvre pour continuer à fonctionner. Des laisser-passer exceptionnels ont d'ailleurs été accordés pour les personnels médicaux, médecins, pharmaciens et infirmiers palestiniens, employés dans les hôpitaux israéliens, qui auront le droit d'entrer en Israël.
A Gaza, deux premiers cas confirmés de coronavirus ont été enregistrés. Il s'agit de deux voyageurs de retour du Pakistan, qui avaient été placés en isolement à leur arrivée d'Egypte au poste frontière de Rafah. Mais il n'est pas impossible que d'autres cas non encore détectés, circulent déjà dans le territoire côtier. Cela fait déjà dix jours que le Hamas a ordonné la fermeture de ses points de passage avec Israël et avec l'Egypte. Ecoles et universités sont fermées et les rassemblements de plus de cent personnes interdits, y compris les prières à l'intérieur des mosquées.
Les deux territoires palestiniens prennent donc très au sérieux la menace de contagion et imposent à leur population des mesures plus sévères que celle qu'Israël impose à ses citoyens. Reste que les autorités israéliennes craignent encore une propagation du virus, notamment via la population qui ne se trouve ni côté israélien, ni côté palestinien. Il s'agit des habitants des quartiers arabes de Jérusalem, situés à l'extérieur du mur de sécurité, bâti à l'est de la capitale israélienne. Ce sont en réalité des villages et des camps palestiniens qui dépendent des frontières municipales de Jérusalem, mais qui s'étaient retrouvés isolés du reste de la ville lors de la construction du mur qui devait arrêter les terroristes kamikazes lors de la seconde intifada. Les services de sécurité israéliens souhaitent mettre cette zone sous bouclage, alors que le maire de Jérusalem s'y oppose, craignant qu'il n'entraine des tensions superflues dans la capitale. Vendredi, la police avait même fermé pour la journée les accès à la vieille ville, pour la première fois depuis la guerre des Six Jours.
Pascale Zonszain
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