Deux villes, deux manifestations, mais une même revendication: la lutte contre l'antisémitisme. A Paris dimanche, plusieurs milliers de personnes s'étaient rassemblées pour "une marche pas silencieuse" en hommage à Sarah Halimi. "Justice pour Sarah" scandait régulièrement. Cette sexagénaire avait été assassinée dans la nuit du 3 au 4 avril 2017 par Kobili Traoré, reconnu irresponsable pénalement par la cour d'appel de Paris en décembre dernier. Place de la République, on pouvait lire sur des pancartes des messages tels que "Sarah tuée car juive", "en France on tue des grands-mères parce qu'elles sont juives" ou encore "tuer=illégal, droguer=illégal, tué drogué = légal, CQFD".
Après une série de discours de Patrick Klugman, Marek Halter et William Attal, frère de Sarah Halimi, l'ensemble des personnes présentes s'est rendu au domicile de la sexagénaire défenestrée du 3e étage de son immeuble lors de cette nuit terrible du 3 avril 2017, rue de Vaucouleurs dans le 11e arrondissement de Paris où ils y ont déposé des veilleuses. D'autres rassemblements et manifestations ont également eu lieu en province, à Marseille, Saint-Etienne ou encore Montpellier.
De l'autre côté de l'Atlantique, à New York, suite aux nombreuses attaques ou agressions verbales antisémites récentes (Monsey, Brooklyn, Jersey City), 25 000 personnes se sont rassemblées dimanche pour marcher contre l'antisémitisme et ont traversé le pont de Brooklyn. Le slogan du rassemblement était "no hate, no fear" ("pas de haine, pas de peur"). Parmi les manifestants, on pouvait trouver de hauts responsables de l'Etat de New York: le gouverneur Andrew Cuomo, le maire de la ville Bill de Blasio, et les sénateurs Kirsten Gillibrand et Chuck Schumer. "Ce qui s'est passé à Brooklyn, ce qui s'est passé à Monsey, New York, a été une attaque contre chaque New-Yorkais et chaque New-Yorkais a ressenti la douleur", a déclaré Cuomo avant la marche. Ce dernier a annoncé qu'il consacrerait 45 millions de dollars supplémentaires à la protection des institutions religieuses dont les écoles et centres culturels.
Gabriel Attal
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